Patrick Pelloux envisage de démissionner de ses fonctions de praticien hospitalier aux urgences de Saint-Antoine

Patrick Pelloux, praticien hospitalier aux urgences de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, envisage de démissionner, lassé par des « conditions effroyables » de travail.
Le médiatique président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) en a déjà référé à la direction générale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), même s’il se donne jusqu’à mardi pour prendre une décision définitive.
Nommé en mars chef de l'unité fonctionnelle des urgences, Patrick Pelloux a invoqué des différends avec sa hiérarchie et la lourdeur de la gestion par pôle qui "fait que les cadres hospitaliers ont plus de pouvoir sur les médecins de terrain".
Selon Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Amuf, un « climat de tension » existe depuis des années aux urgences de Saint-Antoine, exacerbé depuis l’arrivée « il y a deux ans » du Pr Dominique Pateron comme chef de service nommé à ce poste selon M. Prudhomme pour « museler Pelloux ». « Des locaux inadaptés, une charge de travail importante et une faible reconnaissance » achèvent de créer « un climat délétère », observe le porte-parole de l’Amuf.
Il a expliqué qu’un incident survenu jeudi aux urgences de Saint-Antoine avait précipité le ras-le-bol de son confrère. Il y a en effet eu une altercation entre Patrick Pelloux et des membres du personnel de Saint-Antoine qui avait appelé la police pour intervenir auprès d’un patient psychotique. M. Pelloux se serait alors opposé à l’intervention policière. L’incident a donné lieu dans l’après-midi à une réunion convoquée par le chef de service, en présence du personnel paramédical. Patrick Pelloux a dit à l’Agence de presse médicale avoir alors été victime d’un « lynchage organisé de main de maître ». L’urgentiste était en arrêt de travail vendredi et devait rencontrer successivement dans la journée plusieurs représentants de la direction au plus haut niveau.
Patrick Pelloux s’était rendu célèbre en alertant les médias sur les conséquences de la canicule de l’été 2003 dans les hôpitaux.

C. A. (avec APM)