Un syndicat d’infirmières libérales s'inquiète de l'éventuel octroi de forfaits avantageux aux fournisseurs de matériel, qui empiéteraient sur les « prérogatives libérales ».
« Le CEPS [Comité économique des produits de santé] se réunit aujourd'hui et dans les jours qui viennent dans le but d'accorder aux prestataires fournisseurs de matériel de perfusion de nouveaux forfaits particulièrement avantageux, dont le contenu est en passe de leur octroyer un quasi-monopole sur la perfusion à domicile », a dénoncé l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil), dans un communiqué daté du 5 novembre.
Le syndicat regrette « que cette négociation se fasse de manière occulte en excluant les pharmaciens et les infirmiers libéraux ». D’autant plus qu’il est question de mettre en place, dans ces forfaits, un volet infirmier. « Les infirmiers libéraux risquent de devenir salariés du prestataire de services, ce qui pourrait empiéter sur nos prérogatives libérales », considère Patrick Experton, vice-président de l’Onsil.
Négociations avec l’Assurance maladie
Les syndicats d’infirmiers libéraux sont eux-mêmes en négociation depuis deux ans avec l’Assurance maladie en vue de simplifier la cotation des actes de perfusion à domicile inscrits dans la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP). « L’Assurance maladie ne voudra jamais payer la même prestation à la fois aux infirmiers libéraux et aux prestataires de service », rapporte Patrick Experton.
Le CEPS a entendu les revendications du syndicat et prévoit de le recevoir d’ici à la fin de l’année, avec les trois autres syndicats d’infirmiers libéraux, pour une discussion sur le sujet.
Laure Martin
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