Près d’un cinquième du volume des solutions administrées par perfusion n’atteint jamais le corps du patient soumis au dispositif traditionnel de perfusion par gravité, selon l’étude menée par une équipe de chercheurs lyonnais.
Lionel Bapteste et ses collègues de l’hôpital Edouard Herriot de Lyon ont examiné 100 systèmes de perfusion classiques composés d’une poche plastique, d’une chambre goutte à goutte et d’une tubulure. Ces dispositifs de perfusion ont servi à 85 patients soumis à des chirurgies urologiques variées, qu’il s’agisse de leur administrer des anti-douleurs ou des antibiotiques.Les chercheurs ont récupéré les poches vides avant qu’elles ne soient jetées pour en estimer la quantité de liquide restant.
Sur une quantité moyenne de 983mg de produit actif perfusé dans un volume moyen de poche de 74ml, il restait en moyenne 11,5 ml à la fin de la perfusion, soit une dose résiduelle de 175mg correspondant à 17% de volume non perfusé. Pour l’antibioprophylaxie, la déperdition de produit est encore plus élevée puisqu’elle atteint 19% du volume total de produit sensé être assimilé.
« Ces résultats poussent à sensibiliser les soignants au fait qu’avec un tel système, le patient risque de ne recevoir qu’environ 80% (du produit) et à les informer des risques potentiels de ce sous-dosage », commentent les auteurs qui suggèrent de plutôt administrer les antibiotiques en intraveineux direct ou à la seringue électrique.
C. A. (avec APM)