A l’hôpital Nord de Marseille, des tuteurs accompagnent les étudiants infirmiers, de la préparation à l’évaluation finale des stages, et assurent le lien entre les Ifsi et les services. La Fnesi pointe les disparités nationales en la matière.
Le tutorat de stage se met peu à peu en place dans les établissements hospitaliers français. Le 6 décembre, lors du séminaire européen du Sidiief (1), une équipe de l’Hôpital Nord (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille) est venue présenter un film sur son dispositif. « Dans la peau d’un tuteur » déroule l’ensemble des activités exercées par les tuteurs.
« L’enjeu est que les infirmières soient capables, par la suite, d’utiliser toutes les ressources qui sont disponibles », explique Claude Ribière, directeur des soins. « Le tuteur prend en charge une trentaine d’étudiants par jour sur un ensemble de services, souvent un pôle, en relation étroite avec le cadre de santé et le cadre pédagogique », précise Anne Larue, directrice de l’Ifsi nord de Marseille.
Analyse des pratiques
Après une réunion de tutorat, la préparation des stages et l’étude attentive des ressources du service, le cadre formateur aide l’étudiant à élaborer ses objectifs spécifiques. Ensuite, ce dernier visite les lieux avec son tuteur, qui le présente au cadre du service et évoque les objectifs du stage. De cette manière, le premier jour, l’étudiant ne sera pas perdu. Durant le stage, le tuteur est amené à revoir les étudiants à plusieurs reprises, lors de visites d’évaluation de soins inopinées, au bilan de mi-stage et pour l’évaluation finale.
Mais, le rôle du tuteur n’est pas limité à cela. Il organise également des groupes d’analyses des pratiques et des ateliers, sur la base du volontariat. Pendant les séances d’analyse des pratiques, trois règles sont observées : confidentialité, absence de jugement et bienveillance. Chaque étudiant peut y présenter une situation de soin qui lui a posé question. Ensuite, ce sont ses pairs qui se chargent de l’analyse.
Des bémols
Présente au séminaire du Sidiief, Karina Durand, présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), a pointé l’hétérogénéité des dispositifs mis en place par les différents établissements et les Ifsi du territoire, ainsi que la disparité des formations dispensées aux tuteurs de stages, « allant d’une demi-journée à 5 jours », selon ses dires. Autre point noir pour la Fnesi : la réactualisation insuffisante des connaissances des formateurs.
Laure de Montalembert
1- Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone.