PHRIP : 113 projets, dont plus d'un quart de

11/03/2011

PHRIP : 113 projets, dont plus d'un quart de "très bons"

Pour sa 2e édition, le Programme hospitalier de recherche infirmière s’est ouvert aux autres paramédicaux, le PHRI devenant PHRIP. Monique Rothan-Tondeur, présidente du comité de sélection et infirmière de formation, fait le point sur les 113 dossiers parvenus à la Direction générale de l’offre de soins.

L’Infirmière magazine : Où en est actuellement le processus de sélection des dossiers ?
Monique Rothan-Tondeur* : Les évaluateurs sont en train de terminer de nous envoyer leurs « copies ». Pour chaque dossier, nous procédons à une double évaluation. Ensuite, avec les deux collèges (l’un consacré aux projets infirmier et le second à ceux des autres professions paramédicales), nous allons procéder à un examen dossier par dossier et écarter les mauvais.
Des rapporteurs vont ensuite intervenir pour confirmer la qualité des dossiers sélectionnés. Nous nous réunirons avec eux pour émettre des priorités. Puis il y aura une réunion intercollèges et nous allons interclasser ces dossiers. Pour finir, courant mai, les projets les mieux classés seront soumis au ministre, qui décidera de la sélection finale et de la somme qui sera attribuée au PHRIP.

Sur les 113 dossiers reçus, 74 portent sur la recherche infirmière. Cette proportion sera-t-elle respectée pour la sélection des dossiers ?
Il s’agit d’une proportion d’environ deux tiers-un tiers. Nous ne pouvons affirmer qu’elle sera parfaitement respectée pour la sélection que nous proposerons au ministre. Cela dépendra aussi des priorités que nous dégagerons, sur ce qu’apporte le projet à la pratique, au patient.

Que retenez-vous de la première évaluation à laquelle vous venez de procéder?
Un certain nombre de projets nous pose problème. Ils sont assez « borderline » : doit-on les classer dans la recherche évaluative ou dans l’évaluation ? Certains projets sont plutôt du côté de l’évaluation. Or l’évaluation de pratiques, on la fait, mais on ne dispose pas de financements pour cela, ou alors on va les chercher ailleurs, mais pas dans des programmes de recherche.
La deuxième question que l’on se pose pour certains dossiers, c’est :  s’agit-il de recherche infirmière ? Comme l’an dernier, nous avons reçu des projets qui sont extrêmement « limite ». Ils ne procèdent pas de la pratique infirmière. Nous avons reçu des choses sur la prescription d’antibiotiques ou de catécholamines, par exemple. Dans certains cas, il ne s’agit pas de mauvaises intentions, mais plutôt d’une incompréhension, d’une méconnaissance.
Il y a d’autres projets qui très clairement sont des dossiers médicaux qui ont été refusés ailleurs : on inclut des infirmières dans le projet, on ajoute médico-infirmier au lieu de médical, et puis voilà... Nous sommes assez attentifs à cela, car nous sommes dans les premières années…

Comment expliquez-vous cela ? L’élaboration de ces dossiers est pourtant très encadrée au sein des établissements hospitaliers…
Il faut savoir que les personnes chargées de cet encadrement n’ont pas forcément une très bonne connaissance de la recherche infirmière. Elles savent encadrer sur le plan méthodologique, mais ne vont pas forcément être capable de déterminer s’il s’agit de recherche infirmière, médicale, ou biomédicale. Or ce n’est pas parce qu’on met tout d’un coup une infirmière dans le projet, qu’il s’agit de recherche infirmière.

Quelles évolutions avez-vous observées par rapport aux projets reçus l’an dernier?
Des dossiers ont été rejetés l’an dernier pour des problèmes de méthode. Ils ont été renvoyés cette année, je vois que leur note a évolué, c’est enthousiasmant. Nous avons encore beaucoup d’études quantitatives, cette tendance de la recherche infirmière française à privilégier le quantitatif par rapport au qualitatif se confirme. Nous avons également reçu cette année  beaucoup de projets portant sur l’éducation thérapeutique.

L’évaluation des dossiers est-elle toujours aisée ?
Nous avons une petite dizaine de dossiers qui présentent d’importantes différences de notes entre les évaluateurs. Dans ce cas, nous faisons une troisième, voire une quatrième évaluation. Il peut y avoir d’importantes différences de sensibilité entre les évaluateurs. Certains vont être particulièrement attentifs au cadre théorique, et d’autres vont porter plus d’attention à la rigueur des statistiques.

Avez-vous une idée du nombre de dossiers qui seront finalement retenus ?
Nous ne connaissons pas encore la somme qui nous sera allouée. Il y a beaucoup de bons dossiers, et beaucoup de très bons dossiers, c’est d’ailleurs un bonheur… Cela va être très serré. Plus du quart des dossiers qui nous ont été présentés sont très bons.
Par rapport à l’an dernier, les sommes demandées sont plus élevées. Alors qu’en 2010, beaucoup de projets se situaient entre 20 000 et 30 000 euros, cette année, nous avons peu de dossiers au-dessous de 50 000 euros. Cela veut dire qu’il y aura probablement moins de projets sélectionnés que l’an dernier, et qu’ils seront plus importants.

Propos recueillis par Marie-Capucine Diss

* Monique Rothan-Tondeur est titulaire de la chaire de recherche infirmière de l’AP-HP et de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes. Directrice du département de Sciences infirmières et paramédicales de l’EHESP, elle est également fondatrice de l'Observatoire du risque infectieux en gériatrie (Orig, UMR S 707 de l’Inserm).

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