PHRIP : la part belle aux infirmières

Avec près de six mois de retard par rapport au calendrier habituel, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a dévoilé, mercredi 5 décembre, les résultats du Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale. Une édition 2012 qui fait la part belle aux infirmières: la recherche infirmière rafle 12 des 19 projets sélectionnés. Un rééquilibrage apprécié par la profession. L’an dernier, les projets infirmiers étaient minoritaires dans la sélection finale -10 sur 21-, alors qu’ils avaient représenté, comme pour cette année, les deux tiers des dossiers soumis au ministère, soit 75.

Le PHRIP, créé en 2010, semble avoir trouvé son rythme de croisière. Le nombre de projets sélectionnés se stabilise autour de la vingtaine. Le nombre de dossiers déposés en 2012 était le même, à un près, que l’an dernier : 112. Stabilité également au niveau des financements, alloués pour trois ans dans le cadre des missions de recherche, de référence et d’innovation; le montant total de ce PHRIP est le même qu'en 2011 : un peu plus d'un 1, 2 million d’euros. Les sommes allouées aux centres hospitaliers vont de 5335 à 122 804 euros.

Intérêt pour les traitements non médicamenteux

Les tendances des années passées se confirment dans les thématiques privilégiées parmi les projets primés : prise en charge de la douleur, qualité de vie du patient, évaluation d’échelles, pédiatrie. Un très net intérêt est également marqué, cette année, pour les traitements non médicamenteux. La recherche portant sur la pédagogie ou le management reste peu présente dans les dossiers sélectionnés. En dehors de la recherche infirmière, les projets en kinésithérapie sont largement majoritaires.

L’AP-HP remporte quatre des projets sélectionnés; l’AP-HM, deux. On retrouve également parmi les lauréats les habitués du PHRIP : le CHU de Limoges et les Hospices civils de Lyon avec, chacun, deux projets retenus ; les CHU de Montpellier, de Grenoble, de Bordeaux et de Toulouse, avec un dossier sélectionné. Pascale Beloni, responsable de la mission transversale de recherche en soins du CHU de Limoges et rapporteuse dans le jury final du PHRIP, note que « l’investissement des établissements hospitaliers dans la recherche en soins porte logiquement ses fruits ». En revanche, « les projets transformés en recherche paramédicale après un échec de demande de financement en recherche clinique sont encore trop nombreux », déplore-t-elle. En espérant que l’esprit de la recherche en soins sera mieux compris pour l’édition 2013 du PHRIP, dont l’appel à projets devrait paraître dès la fin du mois.

Marie-Capucine Diss

(Pour aller plus loin, lire L'Infirmière Magazine à paraître le 1er janvier)