Le 30 mars, à Montpellier, se tenait la première rencontre nationale des IDE référentes en plaies et cicatrisation. Sylvie Palmier, référente depuis 12 ans au CHRU de Montpellier et responsable formation du réseau « Ville hôpital plaies et cicatrisation du Languedoc-Roussillon », dresse un état des lieux des formations spécialisées.
Pourquoi organiser cette 1ère rencontre nationale ?
Sylvie Palmier : Depuis les premiers diplômes universitaires « plaies et cicatrisation », créés en 1998 dans les facultés de Paris et Montpellier, beaucoup de formations se sont développées. À partir d’un premier état des lieux de ces nouveaux postes, lors du congrès plaies et cicatrisation en 2011, il nous est apparu opportun de réfléchir ensemble à un niveau de compétences attendu et à une harmonisation des formations.
Quelles sont les formations proposées actuellement ?
De nombreuses facultés proposent des DU. Certains sont spécialisés, par exemple sur l’ulcère de jambe ou l’escarre. D’autres abordent tous les types de plaies. Les organismes de formation développent régulièrement des sessions d’un à trois ou quatre jours. Les industriels intéressés par le marché des matériels dans le traitement de la plaie organisent eux aussi des formations.
Que pensez-vous d’une option plaie et cicatrisation de niveau master ?
On a besoin d’une harmonisation des formations, mais avec des niveaux différents. Certains spécialistes souhaitent une formation de niveau master mais toutes les IDE ne veulent pas faire un master ou de la recherche. La prise en charge des plaies a aussi besoin de professionnels sur le terrain. Une IDE référente peut apporter son expertise dans un Ehpad à partir d’une formation «de base », si elle est soutenue par un réseau d'experts avec un niveau de formation supérieur et par un référent médical. La question à se poser est : quelle formation va apporter les compétences nécessaires à l’IDE suivant son secteur d’exercice ?
Les techniques évoluent constamment, qu’en est-il des plaies ?
La population prise en charge en chirurgie comme en médecine est de plus en plus âgée. La physionomie des patients porteurs de plaies a donc évolué ces dernières années. Par exemple, depuis ma formation initiale, je n’avais vu des gangrènes que dans les livres. Aujourd’hui, des situations d'ischémie critique sont observées plusieurs fois par mois. En cardiologie, on a aujourd’hui plus de chances de survivre à un infarctus du myocarde, en conséquence les problèmes artériels comme l'ulcère de jambe sont plus fréquents. En cancérologie, l’amélioration des cytotoxiques amène des cancers à proliférer après une 3ème ligne de chimiothérapie. Des plaies cancéreuses qui avaient disparu ont tendance à réapparaître.
Propos recueillis par Thierry Pennable
(Pour aller plus loin, lire les articles à paraître dans L'Infirmière libérale magazine n°281 daté de mai et dans L'Infirmière magazine du 15 mai)