Elles manifestaient ce jeudi 22 novembre, à Paris, pour défendre leurs missions et leur place au sein de l’Éducation nationale. Rassurées par le ministère, elles restent néanmoins vigilantes.
La démonstration de force a payé. Ce jeudi 22 novembre, à 16 heures, une bronca a retenti rue de Grenelle, face au siège du ministère de l’Éducation nationale : quelque 1200 infirmières scolaires, venues manifester à l’appel de leur principal syndicat, le Snics-FSU (1), criaient victoire.
L’objet de leur mobilisation ? La crainte que, dans le cadre de la prochaine loi d’orientation sur l’école, « la spécificité de notre profession auprès des élèves soit balayée. Le projet qui nous a été martelé depuis le 23 juillet impose une stricte vision de santé publique, à partir de laquelle seraient définies de nouvelles missions », a expliqué la secrétaire générale du Snics-FSU, Béatrice Gaultier.
Pour les infirmières scolaires, le cœur même de leur mission semblait menacé par les concertations autour de la future loi, auxquelles elles n'ont pas été associées, proposant un pilotage plus médical et interministériel de la santé à l'école. Un rapport parlementaire sur la médecine scolaire, daté du 9 novembre, suggérant un pilotage des infirmières scolaires par les ARS, a également suscité de vives inquiétudes. « Le cœur de notre métier, c’est d’être présentes auprès des élèves », a insisté Marie-Claire Gruffy, infirmière dans un lycée près d’Annecy.
Une première victoire
Pendant que leurs collègues arpentaient le pavé parisien au son des tam-tam et des sifflets, une délégation du Snics-FSU a été reçue par Marc-Pierre Mancel, conseiller du ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon. Quelques heures de négociation qui ont payé, puisqu’à leur sortie, Christian Allemand, secrétaire général adjoint du syndicat, annonçait la bonne nouvelle : « Nous avons gagné ! Et obtenu gain de cause sur les trois points majeurs qui nous mettaient en colère. La gouvernance de la politique de santé à l’école restera bien sous l’autorité du ministère de l’Éducation nationale. Son pilotage restera également du ressort du ministère – et non des médecins ou des ARS. Et non, il n’y aura pas de transfert des infirmières scolaires vers un quelconque corps interministériel. » Cris de joie. Et vigilance. « Des discussions sur nos missions doivent s’ouvrir dès janvier prochain, a ajouté Christian Allemand. A nous de rester mobilisés pour qu’elles ne soient pas dénaturées ! »
Texte et photo: Emmanuelle Debelleix
(1) Syndicat national des infirmiers conseillers de santé.
(Pour aller plus loin, lire l'article à paraître dans L'Infirmière magazine daté du 15 décembre)