Premier registre mondial des plaies

21/06/2011

Premier registre mondial des plaies

Créée à l’initiative d’experts en plaies et cicatrisations de plusieurs pays, une nouvelle base de données internationale doit permettre d’identifier les meilleures stratégies thérapeutiques des plaies chroniques. En France,  plus de 2 millions de patients sont porteurs de plaies.

C’est un projet inédit que mène l’Academy of Wound Technology (AWT), une association qui réunit des experts médicaux et paramédicaux internationaux dans le domaine des plaies et cicatrisations. Présenté début juin à Paris, ce registre mondial permettra de collecter des données auprès de neuf centres de référence dans le traitement des plaies. En France, quatre centres participent à ce projet : l’Institut Curie et la consultation infirmière plaies et cicatrisations, le service de gérontologie clinique de Sylvie Meaume à l’AP-HP, le service des brûlés du CHU de Montpellier ainsi qu’un service spécialisé de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

« Les essais cliniques sont très difficiles dans le domaine des plaies et cicatrisations, les patients porteurs de plaies présentent en effet des comorbidités très différentes les unes des autres », a expliqué Luc Téot, président de l’AWT et chirurgien dans le service des brûlés du CHU de Montpellier.  Le registre est de fait un outil nécessaire selon les spécialistes pour évaluer et comparer des stratégies thérapeutiques qui s’adressent à un nombre restreint de patients. En favorisant l’échange des pratiques à un niveau international, il aidera à l’instauration de bonnes pratiques cliniques. Enfin, dans un contexte de déremboursement des dispositifs médicaux, l’objectif est de pointer la dimension coût-efficacité de prise en charge des plaies. « Nous pensons ainsi revaloriser la prise en charge infirmière des plaies », a ajouté Sylvie Meaume, présidente de la Société française et francophones des plaies et cicatrisations (SFFPC).
 
Etude pilote sur les plaies de jambes
Une étude pilote de faisabilité sur les plaies de jambe inférieure, plaies du pied du diabétique ou ulcères de jambes artériels ou veineux, sera lancée en premier lieu. Chaque centre participant à cette étude renseignera des questionnaires standardisés par l’intermédiaire d’un serveur informatique dédié : présentation de la plaie, état général du patient, protocole mis en œuvre, évènements majeurs, évolution de la plaie au cours d’une période de suivi de 52 semaines…

Toutes ces données de santé anonymisées pourront être partagées entre les différents acteurs. Ce sont des partenaires industriels comme le laboratoire KCI qui financeront le lancement du registre. Celui-ci pourra ensuite être étendu à la collecte de données d’autres types de plaies. Si l’utilisation du registre restera réservée dans un premier temps aux seuls investigateurs et partenaires de l’étude, Luc Téot n’exclut pas d’ouvrir plus largement la base de données aux professionnels de santé. Infinys, le logiciel français permettant de créer des dossiers de suivi de plaies, développé avec la SFFPC, est notamment compatible avec l’architecture du registre.
 
Texte: Joëlle Maraschin

Photo: © LUMIERES - Fotolia.com

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