Du 20 au 25 septembre, les hôpitaux publics ont organisé, à la demande du ministère de la Santé, une semaine visant à créer une communauté de cadres.
Prévenus le 17 mai par une note de la Direction générale de l’offre de soins, les établissements publics de santé viennent d’accueillir en leur sein la Semaine de l’encadrement. La première édition de ce nouveau rendez-vous annuel s’est tenue du 20 au 25 septembre. L’idée est issue du rapport de la mission Cadres hospitaliers présenté par Chantal de Singly en 2009. Le but: fédérer les différents métiers de l’encadrement autour de «valeurs communes» pour créer une communauté au sein des établissements, engager une réflexion pour «enraciner l'évolution des pratiques managériales» et «accélérer la conception et l'évaluation des projets managériaux». Le thème de la semaine 2010 était «Nos réussites collectives: un agent, une équipe, un projet».
Aux Hospices civils de Lyon, un comité d’organisation a été créé début juillet. Constitué de membres de la direction, des directions des soins des six groupements hospitaliers et des directions transversales des affaires techniques et économiques, il a abouti à l’organisation d’une demi-journée d’action dans chaque groupement hospitalier ainsi qu’à deux conférences transversales avec des intervenants extérieurs. Les quelque 900 cadres des HCL étaient invités à participer à cette manifestation sur la base du volontariat. «Nous pensions attirer plus de monde sur les conférences transversales, reconnaît François Martin, coordonnateur général des soins infirmiers aux HCL. En revanche, sur les groupements hospitaliers, on note une vraie bonne participation.» Lors de l’annonce de cette semaine de l’encadrement, juste avant les vacances (la note n’est arrivée que mi-juin), les membres de l’encadrement ont trouvé l’exercice plutôt difficile. «Mais en fait ils ont vu cela comme une opportunité et se sont vraiment impliqués.»
Pas seulement les cadres soignants
A son arrivée en 2007, François Martin avait pour mission de recréer une «dynamique cadre». «Un gros travail a déjà été engagé, surtout au niveau des cadres soignants. Désormais, il faut vraiment intégrer les cadres des autres filières.» De fait, si la communauté des cadres soignants existe déjà dans les établissements, ne serait-ce que par l’existence d’un projet de soins et d’une direction des soins qui fédère l’encadrement, il n’en va pas toujours de même pour les cadres techniques ou logistiques. Et la barrière entre cadres de soins et administratifs n’est pas facile à lever. D’où l’intérêt de rassembler ces mondes qui se côtoient au quotidien sans vraiment se connaître.
Pour autant, la méthode peut déplaire. Imposer un rendez-vous annuel à des établissements censés être de plus en plus autonomes a de quoi surprendre. D’autant que les cadres ont pour l’heure d’autres priorités, comme le souligne le Syndicat national des cadres hospitaliers (SNCH), qui a qualifié cette action de «gadget». Le Syncass-CFDT pointe pour sa part que ce projet «paraît plutôt un exemple éloquent de l’anti-management». Et soulève deux interrogations: pourquoi limiter cette opération aux seuls établissements publics de santé? Comment s’interroger sur l’encadrement sans associer les médecins et les autres personnels?
Claire Pourprix