Présidentielle : les doléances des infirmières

12/04/2012

Présidentielle : les doléances des infirmières

A dix jours du 1er tour de l'élection présidentielle, l’Ordre infirmier publie une enquête sur la qualité et la sécurité des soins à l’hôpital. Il espère un engagement des candidats pour améliorer les conditions d’exercice des infirmières.

L’ONI a publié, mercredi 11 avril, une enquête interpellant les candidats à l’élection présidentielle sur la qualité et la sécurité des soins à l’hôpital. Menée auprès d’un peu moins de 4 % des 520 000 IDE actuellement en activité*, elle prend le pouls de la profession, au travers du regard que les soignantes portent sur leurs conditions de travail. Une démarche qui n’est pas si fréquente, même si les résultats sont sans surprise, tant la dégradation de ces conditions est une plainte récurrente.
L’enquête révèle ainsi que 51 % des IDE du public jugent ne pas pouvoir assurer la sécurité des soins au regard de leur conditions d’exercice, contre 41 % pour ceux du privé et 18 % chez les libéraux. Pour toutes, « trop de patients », « manque d’effectif caractérisé », « turn-over important »… sont à l’origine de ce bilan négatif.
Naturellement, du côté des priorités, les IDE placent majoritairement l’amélioration des conditions de travail en tête de leurs doléances, suivie par l’amélioration de la qualité et la sécurité des soins, la rémunération, la perspective d’évolution et la sécurité de l’emploi.

La prescription infirmière largement revendiquée
Interrogées sur la mise en place des coopérations entre professionnels de santé (article 51 de la Loi HPST), entre 65 % et 70 % des IDE disent ne pas y être favorables « sans aucune reconnaissance financière, statutaire et universitaire ». Par ailleurs, note l’ONI, « la quasi-totalité des IDE (95 %) souhaite également une reconnaissance officielle de la pénibilité du travail infirmier », notion abrogée pour les salariés du secteur public lors de leur passage en catégorie A. L’enquête révèle également que plus de 80 % des IDE estiment nécessaire de créer de nouvelles spécialités infirmières de niveau Master, notamment en santé au travail, en psychiatrie ou encore en néphro-dialyse. Quelque 75 % d’entre elles approuvent la récente obligation de mettre à jour leurs connaissances chaque année. Mais plus de la moitié considèrent « que cette mesure sera difficile à faire respecter en raison de la pénurie de personnel et de la surcharge de travail en résultant ». « Le développement généralisé de la prescription infirmière » est très largement revendiqué par les IDE, notamment dans le cadre de la prise en charge de la douleur.
Maryline Pecnard, secrétaire générale adjointe de l’ONI, s’est réjouie du nombre de participantes à cette enquête. Elle a indiqué que l’ordre attendait des prétendants à la présidence de la République « qu’ils nous parlent de l’avenir de la profession infirmière et qu’ils prennent des engagements concrets ». Il n’est pas encore trop tard pour le faire.

Françoise Vlaemÿnck


* Seuls 17 825 questionnaires ont pu être exploités sur les 21 244 reçus, selon l’ONI. Les questionnaires ont été préférentiellement envoyés aux IDE inscrites au tableau. Nous n’avons pas pu avoir de précisions sur les secteurs d’activité des sondées.

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