Candidat du Modem à l'élection présidentielle, François Bayrou, a appelé, le 11 février dernier, à « une réflexion en profondeur sur le système de santé » lors de son forum consacré au contrat social et aux solidarités.
Lors d’un discours consacré aux « solidarités », prononcé samedi 11 février à la maison de la Chimie à Paris, François Bayrou, candidat du Modem à l’élection présidentielle, a évoqué ses priorités en matière de santé. Constatant que « la loi HPST, les nouveaux modes de gestion de l’hôpital, la place faite aux médecins et aux personnels de santé, ont entrainé une profonde démoralisation », et que les médecins de ville « ont souvent le sentiment d’être assaillis d’obligations administratives », le candidat du Modem a appelé à « une réflexion en profondeur sur le système de santé », jugeant que « ni l’équilibre ni l’équité ne sont aujourd’hui garantis. » « Les comptes des régimes de Sécurité sociale doivent être équilibrés (…) car rien n’est plus obscène que de mettre le remboursement de nos ordonnances sur le compte de nos enfants » a-t-il ainsi déclaré.
« Bouclier santé »
En matière « d’équité », François Bayrou, reprenant l'idée du bouclier sanitaire défendu par Martin Hirsch, a annoncé vouloir créer un « bouclier santé », pour diminuer le reste à charge des assurés les plus fragiles. Un bouclier qui pourrait être financé « en employant autrement, en gérant autrement, l'argent consacré aujourd'hui à l'aide complémentaire santé. » Le candidat du Modem a par ailleurs estimé nécessaire de réfléchir à une « mutuelle universelle » sur le modèle du régime d'assurance maladie existant en Alsace Moselle, un régime qui « améliore notablement les remboursements et les prises en charge », a-t-il commenté. Gérée par les syndicats et les organisations professionnelles, en lien direct avec l'Assurance maladie, cette « mutuelle universelle » est « entièrement équilibrée », et « offre aux cotisants des résultats exceptionnels, qui méritent d'être examinés », a-t-il commenté.
Lutte contre les déserts médicaux
François Bayrou a par ailleurs confirmé qu'il était favorable à un fléchage de postes dans certaines zones pour réduire les déserts médicaux. Reconnaissant que la politique d'incitation par des bourses, qu'il avait soutenue, avait montré « ses limites », il propose « d'élargir le numerus clausus, par la négociation, contractuellement, en fléchant des postes vers des affectations temporaires, là où on en aura le plus besoin. » Peu prolixe concernant les restructurations hospitalières, le candidat du Modem s’est cependant déclaré opposé à toute « fermeture autoritaire des maternités de proximité. » « L'urgence, en particulier l'urgence cardiovasculaire, le soin ambulatoire, la maternité » doivent, a-t-il dit, rester « des services de proximité. » Le candidat du Modem s’est par ailleurs déclaré favorable au développement des « maisons médicales d'urgence », regroupant « personnels hospitaliers et médecins ou infirmières de ville » pour orienter les patients avant les urgences hospitalières.
Personnes âgées
François Bayrou a aussi annoncé que, s’il était élu, il lancerait un « Plan face à la dépendance », visant l'amélioration de la prise en charge dans les maisons de retraite et dans les hôpitaux, la construction « d'une offre plus abordable pour les familles », et l’appui aux aidants. Il s'est déclaré pour « un nouveau mode de financement pour réduire le reste à charge, en tirant tout le parti possible de la solidarité nationale et de la mutualisation du risque », avec le recours à l'assurance individuelle. François Bayrou a également estimé que les pouvoirs publics devaient « susciter une offre à meilleur coût (...) en privilégiant, dans l'attribution des nouvelles places, les projets d'établissement qui proposent un prix de journée modéré. »
Emmanuelle Debelleix. (avec agences)