La fédération des centres de lutte contre le cancer souhaite que la maladie « reste un enjeu de santé publique » et réclame la mise en place d'un 3 e plan cancer.
Après le Collectif des 39 (lire ici), c’est au tour d’Unicancer d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle. La fédération, qui réunit les 20 centres de lutte contre le cancer, va soumettre aux prétendants à l’Elysée une liste de 47 propositions concrètes pour poursuivre la lutte contre la maladie et appelle à la mise en place d’un 3 e plan cancer. « La santé est majoritairement absente du débat politique en ce moment, bien que les enquêtes d’opinion montrent que c’est l’une des préoccupations principales des Français », a déploré, mardi 27 mars, Josy Reiffers, le président de la fédération. « Nous souhaitons que le cancer reste un enjeu de santé publique », a-t-il insisté, rappelant que « 1000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque jour ».
Dans le but de « répondre aux attentes des patients », Unicancer a mené une consultation participative en février dernier auprès de 264 participants (patients et grand public) et s’est basée sur ses résultats pour dégager ses propositions. La fédération souhaite ainsi mettre à disposition du patient une offre diagnostique complète et coordonnée, avec la création de postes de coordinateurs de soins, la généralisation d’organisations permettant le diagnostic rapide et une mise en route sans délais des traitements, le développement de soins support dans tous les établissements, et une meilleure circulation des informations entre hôpital et médecine de ville. « Le cancer devient une maladie chronique et les malades sont traités de plus en plus chez eux, ce qui coûte moins cher », a souligné Josy Reiffers.
Inquiétude sur le financement
Pour « lutter contre les inégalités face à la maladie », Unicancer propose également un encadrement strict des dépassements d’honoraires. La fédération souhaite permettre à chaque malade d’accéder à l’innovation en développant des centres régionaux de référence et de recours, en promouvant la recherche clinique et translationnelle, et en créant un organisme national de valorisation de la recherche académique.
Autre proposition clé : accompagner l’émergence de nouveaux métiers en cancérologie et soutenir les protocoles de coopération professionnelle, notamment entre médecins et infirmières. « Il faut permettre à certaines professions d’acquérir de nouvelles compétences, ce qui les valorise et permet de décharger les médecins », a insisté le président de la fédération, qui propose notamment de développer, à la sortie de l’hôpital, « les consultations d’infirmières de coordination pour expliquer le traitement et les effets secondaires ».
Appelant à un « financement pérenne et bien organisé », Josy Reiffers s’est dit « très inquiet » de la campagne tarifaire 2012, qui engendrerait une baisse de 12 millions d'euros dans le budget des centres de luttes contre le cancer, d’après un communiqué publié le 21 mars par Unicancer. « Nos établissements de santé vont être en difficulté. Nous avons l’impression que les efforts demandés aux établissements qui remplissent une mission de service public sont plus importants que ceux demandés au privé », a-t-il regretté.
Aveline Marques