Lors d’un discours sur la santé prononcé hier, le candidat socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande, s’est posé en défenseur de l’hôpital public.
Dans la foulée d'une visite à l'hôpital Robert Debré (AP-HP), au cours de laquelle il s’est posé en défenseur du service public hospitalier, François Hollande a prononcé hier un discours à la faculté de médecine Paris Descartes, traçant les grandes lignes de son programme en matière de santé. Critiquant « le traitement qui a été réservé à l'hôpital public » ces cinq dernières années, le candidat socialiste à l’élection présidentielle a notamment estimé que la loi HPST était symbolique « d'une mauvaise méthode », marquée par un « défaut de concertation et une concentration dans la gouvernance » et par l'instauration du « modèle de l'hôpital entreprise ».
« Je veux rétablir le service public hospitalier », a-t-il déclaré, assurant que l’hôpital public était un « lieu où tout le monde peut être soigné, où toutes les pathologies sont prises en charge et où les professionnels sont formés et l'innovation engagée. »
Evoquant les mesures qu’il comptait engager s’il est élu, le candidat socialiste a notamment annoncé qu'il « mettrait fin au principe de convergence tarifaire entre le public et le privé » et qu'il « redéfinirait le mode de financement de l'hôpital », arguant que la T2A avait, selon lui atteint ses limites. Il a aussi promis qu'un « nouveau pacte social serait négocié » pour le personnel hospitalier, prenant en compte la promotion sociale, les conditions de travail et les contraintes liées aux nouvelles organisations territoriales.
Lutter contre les déserts médicaux
Sans manquer de constater que « l'hôpital devrait aussi être mieux coordonné avec le secteur médico-social et la médecine de ville », François Hollande a fait part de sa volonté de « mieux organiser la médecine de proximité. » Afin de lutter contre les déserts médicaux, il s'est ainsi prononcé pour la création de pôles de santé de proximité dans chaque territoire : maison de santé, centre de santé ou encore structure adossée à l'hôpital… ces pôles viendraient en renfort des structures déjà existantes mais déficitaires. Après avoir réaffirmé qu'il était opposé à « une politique de contrainte » pour l'installation des médecins libéraux, le candidat socialiste a annoncé qu’il prévoyait cela dit de limiter les installations nouvelles de médecins en secteur 2 dans les zones sur-dotées ; une mesure qui ferait l'objet de négociations, a-t-il précisé, évoquant la mise en place « d’un plan d'urgence pour l'installation des jeunes médecins. »
Priorités de santé publique
Le candidat socialiste à la présidence de la République a aussi présenté ses priorités en matière de prévention et de santé ublique. Il a ainsi promis une nouvelle loi sur la santé mentale, pour « mettre un terme à la déshérence dans ce secteur. » Il s’est engagé à un nouveau plan cancer, mettant l’accent sur la prévention, s’est déclaré favorable à la poursuite du plan Alzheimer, et compte lancer un plan sur la santé en prison. François Hollande compte aussi poser les fondements d'une politique de santé publique pour l'enfant et l'adolescent, souhaitant renforcer la médecine scolaire, et mettre en place une nouvelle politique de lutte contre l'obésité des plus jeunes.
De manière plus générale, le candidat socialiste a assuré que les comptes de la protection sociale seraient « équilibrés » , comptant notamment sur la contribution de l'ensemble des revenus (ceux du travail et ceux du capital) pour remettre à flot l'assurance maladie… et a indiqué qu’il ouvrirait aussi un débat « sur le rôle et la place des organismes complémentaires dont les contrats sont trop divers et insuffisamment encadrés ».
Anne-Lise Favier