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06/10/2021

PSAD : le domicile est dans la rue

Les prestataires de santé à domicile (PSAD) organisent aujourd’hui un mouvement de protestation contre les coupes budgétaires que subit leur secteur et qui, selon eux, mettent en cause la sécurité et la qualité des soins.

On a coutume de les trouver au domicile des patients, mais c’est aujourd’hui dans la rue qu’il faudra chercher les PSAD : trois organisations représentant le secteur lancent en effet, ce mercredi 6 octobre, une journée de mobilisation nationale. Ces professionnels, chargés de la mise à disposition du matériel nécessaire à la prise en charge chez le patient dans des domaines aussi divers que l’assistance respiratoire, la perfusion ou l’insulinothérapie, entendent ainsi protester contre un traitement budgétaire qu’ils considèrent comme injuste depuis de nombreuses années, et qu’ilss estiment désormais, à l’aune du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) actuellement en discussion, dangereux pour les patients.

« Le texte prévoit, comme les années précédentes, des économies à hauteur de 200 millions d’euros sur les dispositifs médicaux, dévoile Alexandra Duvauchelle, déléguée générale de la Fédération des PSAD (Fédépsad), l’une des trois organisations à l’origine de la mobilisation. Or, d’expérience, quand il y a 200 millions d’euros d’économies sur les dispositifs médicaux, cela représente 150 millions d’économies pour les PSAD. » Le problème, poursuit-elle, c’est que si jusqu’ici, les entreprises et associations du secteur ont su faire face « grâce à des réorganisations et des gains de productivité », il n’est plus possible de poursuivre dans cette voie. « On est à l’os », soupire la représentante des PSAD.

« On se fait constamment grignoter »

Et ce n’est pas Karine Lequy, infirmière chez un petit PSAD spécialisé dans les plaies et cicatrisations à Metz, qui va dire le contraire, même si elle adopte une tonalité plus positive. « Les remboursements sont constamment en baisse, ce qui nous oblige à être toujours dynamiques et motivés », explique-t-elle. Et la Lorraine d’espérer que le mouvement de protestation permettra « une réelle reconnaissance des PSAD pour le service rendu, car on se fait constamment grignoter, notamment par l’HAD (hospitalisation à domicile, NDLR) qui arrive comme un rouleau compresseur ».

Voici qui pousse le secteur à sonner l’alarme au nom des 2,5 millions de patients bénéficiant des services des PSAD chaque année, mais également des 32 000 employés du secteur (dont 5 300 professionnels de santé qui sont pour un peu plus de la moitié des infirmières). « Une enveloppe d’économies à hauteur de 200 millions d’euros se traduirait par une dégradation du temps passé auprès du patient, et donc de la qualité de la prise en charge, mais cela menacerait aussi environ 4 000 emplois dans nos entreprises », prévient Alexandra Duchauvelle. Et celle-ci de pointer l’incohérence des pouvoirs publics, qui disent vouloir promouvoir les prises en charge au domicile, mais qui refusent d’y consacrer les moyens nécessaires et qui se murent dans « l’hospitalocentrisme le plus complet ». Reste à savoir si l’examen du PLFSS par les parlementaires permettra de changer la donne.

Adrien Renaud

Les dernières réactions

  • 07/12/2021 à 16:39
    Eric
    alerter
    « Les remboursements sont constamment en baisse, ce qui nous oblige à être toujours dynamiques et motivés »
    Hallucinant !!!
    Alors c'est parfait, continuez à baisser les remboursements, puisque vous êtes toujours dynamiques et motivés.
    C'est du pain béni ce genre de propos pour nos pseudos têtes "pensantes" qui nous servent de dirigeants.
    Et surtout affligeant de stupidité et de panurgisme.
    La prochaine fois Madame l'infirmière, abstenez-vous de sortir des inepties pareilles, et vous de les publier.

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