Titre de l'image

03/03/2023

Québec : l’Ordre défend l’expertise infirmière dans une campagne de communication

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) a lancé début janvier, jusqu’à mi-février, une campagne de communication « les infirmières et infirmiers sont plus que des bras », pour faire changer l’image que tout un chacun peut avoir des infirmiers.

La vidéo est courte : 30 secondes environ. On y voit une patiente avec un masque, assise dans un fauteuil. Deux bras sans corps associés, effectuent les gestes infirmiers. La scène se reproduit dans le couloir de l’hôpital, où une personne accroupie est réconfortée, par des bras uniquement. Un autre exemple est montré avec une prise en charge aux urgences, avant la scène finale où un patient remercie du regard une infirmière, « réelle » cette fois-ci, avec en légende : « les infirmières et infirmiers sont plus que des bras. Reconnaissons l’étendue de leur expertise ».

Faire valoir l’expertise infirmière

Cette campagne de communication diffusée à la télévision québécoise, sur les réseaux sociaux et à la radio vise à contrecarrer les discours des dirigeants. « Depuis quelques temps, les établissements hospitaliers traversent des situations de pénurie d’infirmiers, et ils sont nombreux à dire ″nous avons besoin de bras″, explique Luc Mathieu, le président de l’OIIQ, contacté par Espace infirmier. J’ai dit au ministre de la Santé québécois, que nous ne pouvions plus entendre ce type de discours. Les infirmiers ne sont pas que des bras, ils ne sont pas simplement des personnes ayant suivi une ″petite″ formation, interchangeables entre les services. » L’OIIQ entend faire reconnaître l’expertise acquise par les infirmiers dans leur service et faire évoluer les perceptions de la population en général. « La profession est particulièrement bien considérée, mais on parle toujours de la bienveillance des infirmiers, rarement de leur expertise, cela doit changer, également à l’échelle des directions », insiste Luc Mathieu.

Réorganiser le système de santé

Cette situation participe de la pénurie « ressentie » des infirmiers. Car en réalité, le Québec n’a jamais disposé d’autant d’infirmiers qu’actuellement. Selon les plus récentes statistiques de l’effectif infirmier (2021-2022), 82 271 membres étaient inscrits au Tableau de l’OIIQ au 31 mars 2022, dont plus de 68,4 % qui travaillent à temps complet. « Le problème découle de la sous-utilisation de leur expertise, poursuit Luc Mathieu. Sans parler des heures complémentaires obligatoires, qui s’imposent aux soignants. »

Conséquences : de plus en plus d’infirmiers prennent des postes à temps partiel ou s’orientent vers des agences privées de placement infirmiers [l’équivalent des agences d’intérim en France, NDLR], où ils peuvent donner leur disponibilité et être mieux payés. Dans un contexte mondial de vieillissement de la population, d’augmentation du nombre de maladies chroniques, de nouveaux virus, de changements climatiques ou encore de hausse des cas de problèmes de santé mentale, « l’enjeu clé du système de santé repose sur l’organisation des soins qui doit être revue, pour un système de santé plus efficace », conclut Luc Mathieu.

Laure Martin

Visionner la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=RK2moe27oyY

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue