Des étudiants de l’École des hautes études en santé publique ont cherché à déterminer s’il vaut mieux privilégier les rythmes de travail en huit ou en douze heures.
Plus de 61% des professionnels de santé ont des horaires de travail atypiques. Jusqu’à il y a peu, dans les établissements hospitaliers, toutes les équipes faisaient "les trois huit". Mais depuis la mise en place des accords sur la réduction du temps de travail, peu à peu, de nouvelles organisations du travail se sont développées, se caractérisant aujourd’hui par une montée en puissance des rythmes de douze heures consécutives de travail.
Sous la direction de leur professeur Jean-René Ledoyen, des étudiants de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) se sont penchés cette année sur ce phénomène, et en ont tiré une étude. Ils en ont retenu que cette nouvelle organisation du travail « amène les salariés à travailler pendant des périodes, où habituellement ils devraient être au repos ou occupés à des activités familiales ou sociales ». Ce faisant, ce rythme de travail « apparaît aller à l’encontre des rythmes biologiques et sociaux de l’individu», concluent-ils.
Ressenti plutôt positif
Pour autant, il ressort de cette étude que les soignants interrogés ont l’impression d’avoir un temps de récupération plus long et le sentiment d’avoir moins d’échanges avec les autres professionnels de santé. Ils apprécient le fait de passer plus de temps auprès des malades, ils ont le sentiment d’une continuité tout au long de la journée. Côté vie personnelle, les professionnels de santé qui travaillent en douze heures rentrent plus tôt chez eux le soir que lorsqu’ils travaillaient huit heures et étaient de l’après-midi. De même, leurs familles ont le sentiment de plus les voir, de davantage profiter d’eux.
Sandra Serrepuy