Qui sera l'infirmière du futur?

18/10/2012

Qui sera l'infirmière du futur?

Universitarisation des études, difficultés de fidélisation du personnel, création d’équipes pluridisciplinaires, évolution du monde de la santé... Lors de son congrès, les 11 et 12 octobre, l'Anfiide s'est penché sur l'avenir du métier.

Quelles sont les grandes tendances qui font le lit des futures pratiques infirmières ? Telle est la question à laquelle ont tenté de répondre les organisateurs et conférenciers du congrès de l’Association nationale française des infirmières et infirmiers diplômés d’État (Anfiide), à Nice, les 11 et 12 octobre. Représentants de tous les types d’activités infirmières, philosophes, sociologues ou cadres se sont succédé face à une centaine de participants.

Parmi les conférences, celle d’Isabelle Monnier, directrice des soins chargée de missions au ministère de la Santé, a mis l’accent sur la notion de coordination du parcours de soins, au cœur de laquelle les infirmiers sont essentiels. Une coordination qui trouve tout son sens avec la mise en place de collaborations pluri-professionnelles. « Ce qui fait la force de notre métier, c’est cette vision globale que nous avons. Et dans le domaine de la coopération, il faut être une force de proposition pour ne pas être seulement dans la délégation », insiste-t-elle.
 
Généralisation du niveau licence

Le lendemain, entre tables rondes et ateliers en groupes, Christophe Debout, professeur au département des sciences infirmières et coordinateur du laboratoire de recherche infirmière à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), a passionné son auditoire avec un exposé intitulé : « Analyse et perspective des pratiques infirmières en Europe ». En 2000, la déclaration de Munich, signée les ministres de la Santé des pays membres de l’OMS région Europe (zone plus vaste que l’UE) listait un certain nombre d’objectifs à atteindre. Parmi ceux-ci, « le renforcement de la position des infirmières dans les systèmes de santé, le rééquilibrage de la relation infirmières/médecins, l’offre de nouvelles possibilités d’évolution tout au long de la carrière, un meilleur soutien à la recherche », explique Christophe Debout. « Il ne faut pas oublier que dans cette région Europe, certains pays sont partis de très loin même si, ici, on n’a pas l’impression que les choses ont beaucoup bougé » rappelle-t-il. Cependant, dans la moitié des pays, le niveau licence est désormais exigé pour entrer dans la profession. Un passage de la formation professionnelle à l’universitarisation qui ne se fait pas sans difficultés. « De nombreux pays d’Europe sont pourtant déjà passés par là, dont le Royaume-Uni et le Portugal », poursuit le conférencier, avant d’ajouter : « C’est un moment forcément difficile pour les formateurs. »
 
« Plaque tournante »

Pour ce qui est de la pratique quotidienne, « on demande plus, mieux, plus vite, avec moins ». C’est probablement la raison pour laquelle la question des effectifs à attirer et à fidéliser est au centre des nécessités actuelles. Les États-Unis l’ont déjà compris avec la création de « magnet hospitals » (littéralement hôpitaux magnétiques), au sein desquels le personnel est particulièrement choyé, suivi et écouté. Un peu plus tôt, lors d’une table-ronde réunissant un philosophe (Dominique Folscheid), un responsable d’association de patients (Michel Coulomb), une responsable locale de la CPAM (Marie-Claude Montiglio), un médecin généraliste (Isabelle Pourrat) et Christophe Debout, il a été question de l’Ordre, de la recherche, mais aussi du positionnement des professionnelles. « L’infirmière sera amenée à être de plus en plus dans un rôle de plaque tournante. C’est la seule qui est vraiment généraliste » affirme Dominique Folschied. Une évolution attendue par tous.
 
Texte et photo: Laure de Montalembert

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