Interrogé sur les décès d’un enfant de trois ans la nuit de Noël (erreur présumée de produit) et celui d’un bébé de six mois le Jour de l’An (erreur présumée de débit) ainsi que sur celui d’un quinquagénaire victime d’un malaise cardiaque (ce dernier avait été refusé dans plusieurs établissements), Eric Woerth, le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique a déclaré dimanche 3 janvier : «Il y a très peu de suppression de postes à l’hôpital». Il a exprimé que ces faits ne devaient pas jeter le discrédit sur l’hôpital, ni appeler pour autant une augmentation de moyens.
Selon le ministre, la part des dépenses de santé consacrée à l’hôpital est de 64% en France contre 50% dans les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Il a rappelé que l’enveloppe financière réservée aux hôpitaux augmenterait de 3,1% en 2009 «plus que dans la plupart des autres services publics».
Le 2 janvier, lors d’un discours à l’Elysée, devant plusieurs centaines de personnes ayant travaillé la nuit du Nouvel an (dont des infirmières, des urgentistes), le chef de l’état Nicolas Sarkozy avait déclaré qu’il lui apparaîtrait déplacé «que ces drames soient exploités au service de polémiques médiocres qui ne seraient pas à la hauteur des enjeux». «C’est moins la question des moyens qui doit être posée que celle du déficit d’organisation et de modernisation» a-t-il ajouté.
Pour Thierry Amouroux Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC et Conseiller Fédéral de la Fédération Santé Social CFE-CGC «c’est une cruelle façon pour le public de réaliser le très haut niveau de responsabilités qu’ont chaque jour les 500.000 infirmières qui exercent en France». Le SNPI CFE-CGC dénonce le manque de personnel, de moyens, de repos qui peuvent être à l’origine d’erreurs de la part de n’importe quel soignant. « L’infirmière est sans cesse sur le qui-vive, parce qu’à côté des soins à faire, il faut répondre au téléphone, aux patients, aux familles, prendre des rendez-vous, chercher les résultats d’examens, brancarder, commander du matériel, aller chercher des médicaments à la pharmacie, demander au service technique de faire une intervention, envoyer du matériel en maintenance ou réparation, etc». Les conditions de travail à l’hôpital se sont considérablement dégradées car les hôpitaux doivent faire des économies.»
La direction générale de L’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a demandé lundi 5 janvier sa mise en examen comme personne morale dans l’enquête portant sur l’enfant de 3 ans le 24 décembre à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris afin que l’établissement assume son entière responsabilité. Selon les premières conclusions, le flacon de chlorure de magnésium n’aurait jamais dû se trouver dans l’armoire à pharmacie du service de pédiatrie. Selon les premières conclusions de l’audit interne de l’AP-HP, «un problème dans le circuit d’acheminement du médicament à l’intérieur de l’hôpital serait à l’origine du décès de l’enfant».
Catherine Hurtaud (avec APM)