Médecin réanimateur et adjointe dans le service de réanimation de l’Hôpital Saint-Joseph à Paris, le Dr Maïté Garrouste-Orgeas mène une étude pilote destinée à mieux cerner les souhaits des patients très âgés en cas d’admission dans un service de réanimation. Financée par la Fondation de France et la Bourse d’éthique de la SRLF (Société de Réanimation de Langue Française), l’étude porte sur cent personnes âgées de plus de 80 ans en Île-de-France, toutes volontaires.
Si des critères comme l’âge, les antécédents ou l’autonomie du patient peuvent être connus en amont de l’admission, peu de malades très âgés sont en mesure de participer au processus décisionnel quand le cas se présente. Pourtant, le Dr Garrouste-Orgeas rappelle que « la bonne décision, c’est celle qui est en accord avec les souhaits des patients ». Or souvent, « ils ignorent ce qu’est un service de réanimation et ce que cela implique ».
Pour remédier à cette ignorance, l’étude consiste à proposer un questionnaire à la personne âgée, potentiel futur patient de réanimation, accompagné d’un entretien sur la qualité de vie, conduit par deux médecins. Puis, un film illustrant trois situations graduées est montré aux sondés. Le Dr Garrouste-Orgeas s’est déjà entretenu avec une petite soixantaine de personnes âgées.
Dans la seconde étape de l’étude, ce même film sera présenté à des réanimateurs exerçant dans tout l’Hexagone afin de savoir s’ils admettraient un patient dans une situation donnée. En effet, d’un hôpital à l’autre, le taux de refus d’admission varie beaucoup sur le territoire national.
Au-delà des résultats, qui seront rendus public en 2010, « l’objectif est de guider une enquête nationale à l’avenir », explique Maïté Garrouste-Orgeas.
Rémi Vaugeois