Recherche infirmière: l’acte II du programme

10/11/2010

Recherche infirmière: l’acte II du programme

Les contours du Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP), ouvert désormais à de nombreuses professions, se précisent.

Le Salon infirmier a donné l’occasion d’en savoir plus sur le PHRIP, mis en place par une instruction ministérielle du 9 juillet 2010, mais encore peu connu des non-initiés. Ce nouveau programme prolonge le PHRI lancé en 2009 (lire notre article sur les projets retenus). Les chefs de projet du PHRIP peuvent désormais appartenir à l’ensemble des professions paramédicales (1). Deux collèges ont été créés pour la sélection des projets : l'un pour les infirmières, l’autre pour les autres paramédicaux.
 
Les établissements de santé publics ou privés pouvant bénéficier d’un financement au titre des Migac (2) sont les promoteurs du projet, qui a pour objectif de « fournir aux équipes hospitalières et aux décideurs des connaissances contribuant à l’amélioration des soins et des pratiques professionnelles », comme l’a souligné Patrick Gardeur, chargé de mission à la DGOS (Direction générale de l’offre de soins).
 
En ce qui concerne l’évolution du budget alloué au PHRIP, Patrick Gardeur a expliqué qu’il n’y avait pas de somme prédéfinie (comme cela avait été le cas l’an dernier), ni de répartition du budget entre les deux collèges. Rappel : le PHRI avait permis d’attribuer un million d’euros à l’ensemble des 16 projets sélectionnés.
 
Cette année, les établissements ont jusqu’au 15 novembre pour déposer un pré-projet auprès des Délégations à la recherche clinique et à l’innovation (DCRI), avant de déposer au ministère leur projet final, avant le 15 décembre. Ljiljana Jovic, conseillère technique régionale à l’ARS d’Île-de-France, a souligné qu’« il était indiqué dans la circulaire de 2010 que c’est dans le rôle et la mission des DRCI d’aider en amont les équipes qui avaient des projets à déposer ».
 
Elle a également signalé le rôle de soutien et d’accompagnement de l’Association de recherche en soins infirmiers (Arsi). Ljiljana Jovic a insisté sur la nécessité du choix et du respect d’une méthode appropriée, qu’elle soit quantitative, qualitative, ou mixte.
 
Marie-Capucine Diss
 
1- Infirmières, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, orthoptistes, manipulateurs d’électroradiologie médicale, techniciens de laboratoire médical, audioprothésistes, opticiens-lunettiers, prothésistes et orthésistes pour l’appareillage des personnes handicapées, et diététiciens. Attention, le statut des aides-soignantes ne leur permet pas d’être chef de projet. Par contre, elles peuvent très bien être associées à une recherche en équipe.
2- Missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation.

 


 
Christophe Debout: « La recherche, un ascenseur pour l'ensemble de la profession »
 
Au cours d’une autre conférence du Salon, Christophe Debout, directeur adjoint du DSIP (département des sciences paramédicales et infirmières) de l’Ecole des hautes études en santé publique de Rennes, a présenté les défis que devait relever la recherche infirmière française si elle voulait « se mettre dans la continuité de la recherche internationale ».
 
Il a évoqué un climat favorable, citant l’apparition des sciences et techniques infirmières dans le nouveau programme de formation initiale ou le fait que, notamment à l’AP-HP, « certaines infirmières, qui nourrissent un projet de formation doctorale, se voient attribuer des bourses pour le faire et peuvent se voir détacher pendant les trois années de cette formation ».
 
L’intérêt de cette démarche n’est plus à prouver, assure-t-il : « On observe à l’étranger que la recherche infirmière dans un cadre universitaire sert d’ascenseur pour l’ensemble du groupe professionnel. L’image de l’infirmière dans la société évolue. »
 
Christophe Debout a souligné la nécessité que les résultats de recherche infirmière soient relayés en France par les formateurs, consultables dans des bases de données accessibles  et utilisés par les infirmières dans leur pratique clinique. Et insisté sur l’importance des sociétés savantes infirmières, encore peu nombreuses en France.

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