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02/05/2024

Recrudescence des cas de dengue importés en France métropolitaine

Face à la recrudescence des cas de dengue importés dans l’Hexagone, la Direction Générale de la Santé et Santé Publique France appellent à la vigilance de tous à l’approche de la période d’activité du moustique tigre et rappellent les mesures de précaution.

« Nous sommes dans une situation inédite, beaucoup plus élevée que les années précédentes avec un nombre significatif de cas de dengue importés en France métropolitaine, a rappelé le docteur Grégory Emery, directeur général de la santé lors d’une conférence de presse le 23 avril. Il faut être vigilant, adopter les bons gestes et adresser les messages de prévention. Nous mettons d’ailleurs en place une sensibilisation accrue des professionnels de santé mais aussi des voyageurs des régions tropicales. Et dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques qui se dérouleront cet été en France, nous travaillons avec les organisateurs, les opérateurs de la lutte antivectorielle, Santé Publique France et les Agences Régionales de Santé afin de développer les bons messages à tous les visiteurs. Le risque de dengue fait partie des risques de l’été, tous les signaux sont analysés, et le risque sanitaire fait partie intégrante de la préparation des Jeux Olympiques. » Le message est clair, en santé publique, c’est la somme des actions menées collectivement qui rend les choses efficaces.

Des chiffres sans précédent

Dans sa présentation, Santé Publique France a rappelé les chiffres connus à date. Le nombre de cas importés de dengue (arbovirose transmise par le moustique du genre Aedes appelé communément moustique tigre) dans l’Hexagone rapportés par la déclaration obligatoire augmente depuis la mi-2023 pour atteindre des chiffres sans précédent dans les premiers mois de 2024. Entre le 1er janvier et le 19 avril 2024, et alors que les données n’étaient pas stabilisées pour les dernières semaines, 1 679 cas de dengue importée ont été notifiés versus 131 sur la même période en 2023. La majorité des cas (82%) revenaient de Martinique ou de Guadeloupe où des épidémies sont en cours depuis mi 2023. Depuis le mois d’avril, la Guadeloupe est en phase épidémique (phase IV) et les passages aux urgences pour syndrome de dengue sont en augmentation. Les recommandations sont renforcées et leur application est vraiment l’affaire de tous. La Martinique est également en phase IV avec les mêmes exigences de respect des recommandations. Quant à la Guyane, elle représente 6 % des cas, et la dengue constitue 10 % de l’activité de l’hôpital de Cayenne.  

Dans ce contexte, Santé Publique France appelle à la vigilance les professionnels de santé pour diagnostiquer et signaler les cas aux autorités. « Ce que nous observons en France est le miroir de ce qui se passe ailleurs, ce n’est pas aussi élevé que l’épidémie de 2010, mais à l’époque nous avions moins de cas importés », a précisé le docteur Caroline Semaille, directrice générale de Santé Publique France. Depuis le 1er mai jusqu’au 30 novembre, comme les années précédentes, nous sommes dans une période renforcée de surveillance du moustique tigre en raison de sa capacité à transmettre des virus, après avoir piqué des personnes malades, et notamment la dengue. Ce dispositif est coordonné par Santé Publique France en lien avec les ARS et le Centre national de référence des arbovirus. Son objectif est d’éviter les nouvelles implantations.

Les bons gestes à adopter

Rappelons qu’au 1er janvier 2024, le moustique tigre était présent dans 78 départements sur 96 et que la dengue touche indifféremment les nourrissons, les jeunes enfants et les adultes. « Nous pouvons tous être acteur, a indiqué le directeur général de la santé. Chacun peut agir en réduisant les eaux stagnantes propices à la prolifération des moustiques. Pour les personnes voyageant dans les zones à risque, il est important de se protéger des piqûres en portant des vêtements amples et couvrants, en utilisant des répulsifs anti-moustiques cutanés et en dormant sous des moustiquaires. Pour les personnes de retour de zones à risque, même sans symptômes, il faut continuer à se protéger contre les piqûres pendant au moins trois semaines. La majorité des personnes n’auront pas de symptômes, mais dès les symptômes, mêmes légers, il faut consulter un médecin. » Douleurs articulaires ou musculaires, maux de tête, éruption cutanée, nausées, vomissements, conjonctivite, avec fièvre ou sans fièvre, les symptômes surviennent dans un délai d’une semaine (entre 3 et 14 jours) après la piqûre. Il est important de voir un médecin, d’éviter la prise d’aspirine et d’anti-inflammatoires, de préciser le territoire visité, la date de retour de la zone indiquée, et la date de début des symptômes. Et aussi, de continuer à se protéger contre les piqûres de moustique pour éviter qu’un moustique tigre vous pique et soit contaminé à son tour par le virus de la dengue. Il pourrait ainsi le transmettre à d’autres personnes en les piquant. Car rappelons-le, il n’y a pas de transmission directe d’une personne à une autre personne.  « Tout l’enjeu est d’être au plus près des cas afin d’arrêter la chaîne de transmission » a conclu la directrice de Santé Publique France.

Isabel Soubelet

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