24/02/2009

Recrudescence des cas de rougeole en France: le paquet doit être mis sur la vaccination

La très forte recrudescence des cas de rougeole constatée en 2008 ne semble pas en passe de se tarir, au contraire, à en croire les premiers chiffres relatifs au début de l’année 2009. En effet, au 13 février, un total de 150 déclarations de rougeole étaient parvenues à l’Institut de veille sanitaire (InVS) depuis le 1er janvier, soit en à peine un mois et demi contre 586 déclarations pour toute l’année 2008.
La Vendée (24 cas), la Haute-Savoie (19 cas), la Savoie (17 cas), les Deux-Sèvres (12 cas) et la Seine-Saint-Denis (11 cas), sont les départements les plus touchés de ce début 2009. Rappelons qu’en Haute-Savoie, une fillette de 12 ans a succombé fin janvier à une encéphalite foudroyante provoquée par une rougeole. Il s’agissait du premier décès consécutif à cette maladie infectieuse depuis 2005 en France.


Maladie hautement contagieuse à déclaration obligatoire, la rougeole que la France ambitionnait d’éradiquer sur son territoire à l’horizon 2010 en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé, fait un retour en force que les autorités sanitaires s’efforcent de décrypter et de maîtriser. Le nombre de cas signalés à l’InVS en 2008 est plus de dix fois supèrieur à celui des années précédentes : respectivement 44 et 40 cas en 2006 et 2007. Fortes de ce constat, les tutelles ont prévu de mettre l’accent sur la vaccination anti-rougeole.


Non obligatoire, mais très fortement recommandé, le vaccin ROR (rougole-oreillons-rubéole) est totalement pris en charge par l’assurance maladie pour les enfants de un à treize ans. Il s’administre en deux injections, la première vers l’âge de 12 mois (dès neuf mois pour les enfants gardés en collectivité) et la seconde entre 13 et 24 mois avec un délai minimum d’un mois entre les deux doses. Alors que l’efficacité du vaccin n’est plus à démontrer, le taux de vaccination des enfants demeure très insuffisant dans certaines communautés confessionelles proches des ligues anti-vaccinales. 


« Nous avons un problème sur la deuxième injection du vaccin contre la rougeole », constate par ailleurs Didier Houssin, le Directeur général de la santé. Trop souvent la première injection n’est pas complétée par la seconde qui, si elle est faite dans les temps, immunise l’enfant à vie contre les trois maladies couvertes par le ROR. « C’est pourquoi nous profiterons de la semaine européenne de la vaccination cette année (du 20 au 26 avril, ndlr) pour cibler la seconde injection du vaccin contre la rougeole », a annoncé Didier Houssin mardi lors d’une conférence de presse.


C. A.

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