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À l’approche de l’été, les établissements redoublent d’efforts pour attirer vers eux les infirmières. Face à une situation tendue, le groupe de cliniques Elsan, l’AP-HP ou encore les HCL se distinguent par des campagnes particulièrement dynamiques.
« Établissement recherche infirmière. Vraiment beaucoup d’infirmières. » Voilà, en substance, le type de message qu’hôpitaux et cliniques cherchent à faire passer à la profession. Le marché du travail se tend, les besoins en main-d’œuvre sont immenses, et les recruteurs se retrouvent en compétition pour attirer les perles rares que sont les infirmières. Pour se distinguer, ils rivalisent donc d’arguments, et cherchent à se faire connaître des professionnelles qui sortent des Ifsi, ou tout simplement de celles qui ont envie de changement.
« Nous avons besoin que des talents viennent nous rejoindre, nous embauchons beaucoup et il y a beaucoup d’opportunités pour renforcer nos équipes partout en France », déclare ainsi Thierry Chiche, P.-D.G. du groupe de cliniques Elsan. Celui-ci chiffre les besoins de ses 120 établissements à pas moins de 550 infirmières. « Pour le faire savoir, nous avons créé des “job dating” dans plusieurs régions, et nous venons de lancer un “Clap Clap Tour” », ajoute le dirigeant.
L’idée derrière cette seconde initiative est de donner la parole aux soignants, qui ont été tant applaudis l’an dernier, et de les faire parler (en bien, évidemment) de leur travail. Elsan a affrété à ces fins un camion-studio qui sillonnera la France entre la mi-juin et la mi-juillet afin de permettre aux équipes du groupe de tourner de petites vidéos censées donner envie aux recrues potentielles de travailler avec elles.
Campagne de publicité massiveMais pour attirer les infirmières, Elsan doit faire face à la concurrence du public, bien décidé à ne pas perdre la bataille de la communication. C’est ainsi que l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé, le 18 juin dernier, le lancement d’une campagne de publicité massive en deux temps. Tout d’abord au mois de juin, puis au mois de septembre, celle-ci se traduira par de l’affichage, des annonces sur Internet ou dans la presse nationale et régionale, y compris hors Île-de-France.
Les messages choisis mettent l’accent sur l’innovation (« Rejoignez l’AP-HP et gardez un temps d’avance »), les conditions matérielles (« Rejoignez l’AP-HP et bénéficiez notamment de primes et d’aides à l’installation »), ou encore sur la diversité des exercices possibles (« Notre spécialité : pouvoir toutes vous les proposer »). Des slogans que le groupe francilien espère aptes à attirer, pour l’année 2021, quelque 4 000 personnels non médicaux, dont 2 000 IDE, 70 Iade et 50 Ibode.
Conditions attractivesMais il n’y a pas que Paris où les infirmières semblent aussi recherchées que le mouton à cinq pattes ou le dahu. Le 18 juin également, les Hospices civils de Lyon (HCL) lançaient leur propre campagne de recrutement, qui visait à embaucher une centaine de professionnels, majoritairement infirmiers. Et pour donner plus de force à ses propositions, le CHU de la capitale des Gaules mise sur la communication… mais pas uniquement.
C’est ainsi qu’il propose des conditions favorables aux nouveaux embauchés, notamment le statut de fonctionnaire (via une période de stage) dès l’embauche pour ceux qui souhaitent entrer dans la fonction publique, ou une reprise de l’expérience professionnelle dans la rémunération de ceux qui souhaitent travailler en CDD. Une prime d’engagement de 5 000 euros est par ailleurs proposée aux Iade et Ibode qui rejoindront les HCL. La chasse à l’infirmière est décidément l’une des seules chasses où il vaut mieux être du côté du gibier.
Adrien Renaud