Rentrée : l’addition augmente (encore) pour les étudiants infirmiers

3183 €. C’est le montant moyen que devront débourser au mois de septembre les étudiants en soins infirmiers pour faire face aux diverses dépenses de la rentrée (logement, inscription universitaire, achat de fournitures, etc.). Un montant que calcule tous les ans la Fnesi en collaboration avec la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), et qui a augmenté cette année de 9 % par rapport à 2022. En période d’inflation, cette hausse ne constitue en rien une surprise, mais cela ne la rend pas moins douloureuse.

« Les frais de la vie courante augmentent pour tout le monde, et les étudiants en soins infirmiers ne sont pas épargnés, commente Côme Champion, secrétaire général adjoint de la Fnesi en charge des affaires sociales. Et en ce qui concerne notre formation, nous avons des frais spécifiques : frais pédagogiques, achats de livres, etc. » Résultat, le coût de la rentrée pour les futurs infirmiers est supérieur de 158 euros au coût moyen que doivent assumer les autres étudiants du supérieur. « Cela peut paraître peu, mais pour les étudiants, 158 euros de plus, c’est 158 euros de trop, estime le représentant de la Fnesi. Et cela prouve une fois de plus que notre formation n’est pas encore assez intégrée à l’université. »

Dans le détail, on note qu’en dehors des frais de la vie courante (1227 euros), et des frais liés à l’emménagement dans un nouveau logement (533 euros de dépôt de garantie et 247 euros de frais d’agence), c’est le prix du matériel pédagogique qui pèse le plus lourd dans le budget des étudiants infirmiers, qui dépenseront en moyenne 426 euros au mois de septembre en achats de livres et autres fournitures. Ce poste est d’ailleurs celui qui a le plus augmenté par rapport à la rentrée 2022 (+ 40%).

Par ailleurs, la Fnesi déplore toujours que certains Ifsi continuent à demander aux étudiants des frais complémentaires, en sus de l’inscription à l’université. « Ces frais sont illégaux et nous continuons à faire la chasse aux établissements qui les pratiquent, déplore Côme Champion. D’après notre recensement, ils sont encore en vigueur dans environ 80 Ifsi, et ils peuvent aller de 25 à plusieurs centaines d’euros. » Le représentant étudiant note toutefois que « ces frais sont en baisse par rapport à l’année dernière », tout en soulignant qu’ils ne devraient tout simplement pas s’appliquer.

L’étude de la Fnesi met cette année l’accent sur les frais de transports, particulièrement élevés pour les étudiants infirmiers qui sont régulièrement appelés à se déplacer sur un lieu de stage qui n’est pas forcément situé sur leur lieu de formation. Les frais de déplacement pour une semaine de stage s’élèvent ainsi en moyenne à 76 euros en voiture, et à 18 euros en transports en commun, deux chiffres qui ont particulièrement augmenté cette année. C’est ce qui amène l’organisation étudiante à demander une revalorisation des indemnités kilométriques dont bénéficient les futurs infirmiers.

De manière générale, Côme Champion souligne l’impact très négatif que peut avoir le coût de la vie sur le cursus des étudiants. « D’après l’enquête bien-être que nous avons effectuée l’année dernière, environ 12 % des étudiants arrêtent pour des raisons financières, déplore-t-il. Ce sont des professionnels qui ne pourront jamais exercer. » Par ailleurs, il souligne que beaucoup sont contraints de travailler en parallèle de leur cursus, « ce qui met en danger leurs études, mais aussi leur santé physique et mentale ». Voilà qui devrait selon lui, à l’heure où les autorités sanitaires cherchent à augmenter le nombre de professionnels en formation, constituer une priorité politique pour le gouvernement