Réorganisation de la permanence des soins chirurgicale en Ile-de-France

18/10/2011

Réorganisation de la permanence des soins chirurgicale en Ile-de-France

Accusée l’an passé de vouloir fermer des services hospitaliers la nuit, l’agence régionale de santé d’Ile-de-France en appelle aujourd’hui au volontarisme des établissements.

 

« La permanence des soins chirurgicale la nuit, ce n’est pas la question des urgences et ce n’est pas non plus la question de la continuité des soins.» Accusé il y a un an de vouloir restreindre le nombre de services d’urgence la nuit, le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, Claude Evin, a fait le 10 octobre un point d’étape sur la réorganisation de la prise en charge chirurgicale la nuit dans la région Ile-de-France.

Un cahier des charges pour les établissements candidats à la permanence des soins (PDS) chirurgicaux, présenté par Andrée Barreteau, directrice de l’offre de soins et médico-sociale à l’ARS, devrait permettre de faire passer le nombre de blocs opératoires faisant de la PDS chirurgicale de nuit de 87 à une trentaine – entre 25 et 35, plus précisément – dès janvier prochain. Pour l’heure, le dispositif ne concernera que la chirurgie digestive et viscérale et la chirurgie orthopédique et traumatologique.

Aujourd’hui, on ne compte qu’une trentaine d’interventions en période de nuit profonde – de 22h30 à 8h30 – pour 87 blocs mobilisés. Marc Giroud, président de Samu-Urgences de France, fait valoir une situation actuelle qui manque de sécurité, avec des services ouverts de façon pléthorique mais sans « règle du jeu claire », entraînant des pertes de chances pour les patients pris en charge. Au total, « l’accessibilité aux soins chirurgicaux nocturnes d’urgence est fragile en Ile-de-France », regrette François Aubart, membre du conseil national de la chirurgie.

Une réorganisation à moyens constants

Les établissements volontaires pour participer à la permanence des soins chirurgicale en nuit profonde ont jusqu’à la fin du mois d’octobre pour se manifester auprès de l’ARS. Claude Evin fera connaître la liste des hôpitaux retenus le 30 novembre. Ces établissements auront à nommer un interlocuteur PDS et devront dimensionner leurs ressources de façon à assurer au mieux cette permanence des soins. Un registre des refus et des dysfonctionnements sera mis en place, de façon à permettre une évaluation et une adaptation de cette nouvelle organisation.

Si l’ARS vise à améliorer l’efficience de l’organisation de la prise en charge nocturne, elle ne cherche pas à faire d’économies sur ce poste. Ce projet se fera donc à enveloppe constante : les 132 millions d’euros de MIG (mission d’intérêt général) jusqu’ici mobilisés ne seront pas revus à la baisse. En revanche, compte tenu du fait qu’un certain nombre de blocs ne seront plus ouverts la nuit, un nombre significatif de professionnels de santé ne seront plus de garde. Or, « la rémunération liée à la permanence des soins peut représenter jusqu’à 35% de la rémunération totale », a fait valoir François Aubart. Aussi les professionnels de santé qui le souhaitent pourront-ils, selon des modalités qui ne sont pas encore arrêtées, aller prêter main forte aux blocs ouverts. De toute façon, veut rassurer Andrée Barreteau, « certains établissements ne pourront pas faire face aux urgences » et auront  donc besoin que des professionnels de santé soient en mesure de venir travailler dans leurs blocs.

Sandra Serrepuy

 

 

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