La tenue des Etats Généraux des réseaux de santé et de la coordination a été l’occasion de débattre de l’avenir des réseaux. L’évolution du système de santé et le rôle des ARS ont largement été évoqués.
Le 9 décembre dernier, dans un amphithéâtre de l’université de Versailles-Saint-Quentin, le président de l’Union Nationale des Réseaux de Santé (UNRS), Michel Varroud-Vial, a présenté les cinq propositions que souhaite faire entendre l’association, pour influer sur l’évolution du système de santé en période pré-électorale. Tout d’abord, le développement de l’exercice regroupé en soins primaires ne devrait plus être considéré comme une simple option, mais comme un enjeu capital « non à cause de la raréfaction des médecins, mais pour que les patients puissent avoir un droit à une prise en charge de qualité ».
L’UNRS propose également que la prise en charge multidisciplinaire, pour le moment obligatoire en oncologie et en chirurgie pédiatrique, soit étendue à l’ensemble des maladies chroniques. Dans cette perspective, la concertation, qu’elle soit physique, ou qu’elle s’appuie sur le PPS (Plan Personnalisé de Santé), s’avère plus que jamais indispensable. Quitte à imaginer de nouveaux modes de rémunération pour le temps consacré à la coordination, au sein des réseaux. Le président de l’UNRSanté a également souligné l’importance d’un véritable recours à l’outil informatique, afin d’améliorer la traçabilité du parcours de soin, via le Dossier Médical Partagé.
Un guide méthodologique prévu par la DGOS pour 2012
Michel Varroud-Vial a également insisté sur l’importance de renforcer les liens des réseaux avec les établissements hospitaliers. Il a salué l’expérimentation de projets pilotes, qui démarreront en début d’année prochaine, en vue d’améliorer le parcours des soin des personnes âgées en risque de perte d’autonomie, et qui impliqueront une coordination entre réseaux et hôpitaux. Le président de l’UNRSanté a aussi martelé la nécessité d’une « volonté politique, au niveau régional et national, d’investir dans la coordination des parcours de santé en intégrant les différents acteurs et non en les opposant. » Une allusion claire à la différence de traitement des réseaux en fonction des orientations prises par leur ARS. Les représentants de la Basse-Normandie ont ainsi alerté l’assemblée au sujet de la fermeture de six réseaux en 2011 et 2012, exigée par leur Agence, désireuse de privilégier les pôles de santé libéraux.
« Si les réseaux ont été en difficulté et le sont encore, a fait remarquer le président de l’UNRSanté, c’est que nous avons manqué d’un pilote qui nous dise ce que c’est que la coordination, et qui fixe un cadre à leur intervention. » Lors de cette journée, la DGOS a donné un avant-goût de ce que pourrait être ce cadre. Le Guide méthodologique de la DGOS, présenté par Hugo Gilardi, représentant de la DGOS, et qui devrait être rendu public début 2012, reconnaît le rôle central des réseaux comme « appui à la coordination territoriale ». Ce guide met également en avant l’importance de développer un travail en coopération entre les réseaux, dans une logique de polyvalence.
L’UNRSanté accompagnera la mise en application des recommandations du guide grâce à la mise en place d’une cellule nationale, qui pourrait être active dès le deuxième trimestre 2012. Cette cellule apportera notamment une aide à la médiation lors des rapprochements entre réseaux.
Marie-Capucine Diss
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