Respecter l'intimité dans les soins: un savoir-être à acquérir | Espace Infirmier
 
Respecter l'intimité dans les soins: un savoir-être à acquérir

06/10/2011

Respecter l'intimité dans les soins: un savoir-être à acquérir

Difficile de respecter l’intimité d’un individu lorsque le corps devient malade. Les soins dénudent et, quoi que l’on fasse, l’hospitalisation dépersonnalise. Mais l’état d’esprit du soignant peut changer la donne.

« L’intimité c’est cet espace privé qui peut être partagé par un autre uniquement avec l’accord de la personne », a défini Tristan Cudennec, gériatre au centre hospitalier Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt, lors d’une table ronde organisée vendredi 30 septembre, dans le cadre du 3e congrès de l’Association française des soins oncologiques de support (Afsos). Son  respect est inscrit dans la charte de la personne hospitalisée et dans celle de l’enfant hospitalisé.

Pour autant, les soignants s’interrogent-ils suffisamment sur le respect de l’intimité, lorsqu’il s’agit d’un enfant, d’un adolescent ou d’une personne âgée, moins bien armés peut-être pour formuler leurs réticences ? Et quid de l’intimité des proches ? « Car nous sommes au courant des histoires familiales, parfois très lourdes, des relations de couples compliquées, des antécédents familiaux, a exposé Petronella Rachieru. Peu de secrets peuvent être réellement gardés en milieu hospitalier», a constaté cette oncologue-pédiatre au CHU d’Angers.

L'intimité n'est pas réductible à la pudeur
Frapper à la porte, attendre la réponse, solliciter l’accord du patient ou de son accompagnant pour la présence des étudiants, masquer la nudité autant que possible, fermer la porte lors des soins, etc. Les réflexes prévenants qui peuvent être adoptés lors de l’entrée dans la chambre d’un malade hospitalisé ou de la réalisation d’un acte de soin sont nombreux... Mais l’intimité, ce n’est pas seulement celle du corps. « On ne peut réduire cette notion à celle de pudeur, estime ainsi Xavier Rialland, oncologue-pédiatre aux CHU de Nantes et Angers. Il faut reconnaître, à l’adolescence plus qu’à tout autre âge de la vie cette intériorité, ce territoire secret, qui reste parfois le seul espace d’existence pendant la maladie. »

A cette période-clé, où le psychisme évolue et la personnalité se construit, l’intrusion de la maladie et de l’hospitalisation bouleversent le présent et l’avenir. « Il est donc important de réfléchir à chacun de nos gestes, insiste Petronella Rachielu. Il faut aussi se mettre à la place de l’enfant et ne pas oublier qu’il est un tout et pas qu’un petit corps malade. »

Consentir à la rencontre
C’est donc plutôt un état d’esprit qu’un mode d’action que dessinent les conseils des praticiens. « Cette question de l’intimité ne nous renvoie pas seulement à ce que nous faisons, mais aussi à ce que nous sommes, résume Xavier Rialland. Il faut aussi consentir à révéler une part de soi-même dans une rencontre avec l’adolescent, qui fait que nous sommes deux sujets et non pas seulement un malade et un médecin.  Ce que les ados attendent de nous, c’est un mélange d’humilité et de sincérité, mais aussi le respect de leur identité. » Que celle-ci s’affiche à travers des signes extérieurs ou des silences, qu’il convient de respecter. Et le médecin de rappeler à titre d’exemple, l’inutilité de retirer les piercings lors d’un traitement de chimiothérapie.

Côté séniors, l’enjeu est différent. Hormis la problématique de l’acceptation du corps changeant, commune à l’adolescent et au vieillard, la survenue de la dépendance s’impose généralement de façon définitive chez le second. Le respect de l’intimité n’en est pas moins nécessaire, pour le soigné comme pour le soignant et même pour la famille. Il passe notamment par l’instauration de chambres simples, la pratique d’un entretien individuel lors de la consultation (même si la présence de la famille peut-être nécessaire à certains moments), etc. Pour Tristan Cudennec, on pourrait résumer ça au « passage d’une logique institutionnelle à une logique basée sur la personne, l’écoute, le contact »

Sandra Mignot

 

Les dernières réactions

  • 16/03/2017 à 00:40
    haithem abidi
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    bonsoir je suis un étudiant en sciences infirmiers aider moi avec des articles sur la pudeur du patient en cours du soin ert merci d'avance
  • 23/07/2020 à 02:30
    Nessa
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    Je suis actuellement depuis 2semaines en poste cure a kerdudo dans le Morbihan .un infirmier ,l'orsbdela prise de médicaments je lui est demander son prénom ? Il m'a répondu oh mais vous êtes izymer??? Ensuite un blanc s'installe ,je me permet de lui dire (vous êtes de nuit a
    Se soir?) Il m'a répondu sèchement mais forcément !!!et m'a dit que pour lui j'étais décaler!!! Ensuite une patiente me dit qu'il lui a dit que j'étais nocif et c'est permis de lui dire que j'avais encore 15jours avant de signer mon contrat !!! Cela me perturbe réellement a t'il le droit????

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