27/03/2009

Résultats encourageants de la première campagne de dépistage du cancer colo-rectal

Les journées francophones d'hépato-gastro-entérologie et d'oncologie digestive qui se sont déroulées du 19 au 22 mars 2009 à Paris ont été l'occasion de faire le point sur les cancers colo-rectaux. Avec 37 413 nouveaux cas en France en 2005, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme et le deuxième chez la femme. En 2005, le cancer colorectal était à l’origine de près de 17 000 décès. Il représente la deuxième cause de décès par cancer après celui du poumon. La détection précoce de la maladie reste le meilleur moyen de réduire la mortalité par cancer colorectal, même si les thérapeutiques ont fait des progrès considérables ces dernières années.

Un véritable enjeu de santé publique

Le dépistage, qui permet de détecter des lésions précancéreuses (adénomes) et des cancers, constitue à ce titre un enjeu de santé publique majeur. Il s'appuie essentiellement sur la possibilité d'identifier au niveau du côlon et du rectum la présence de cancers colorectaux à un stade précoce et la présence de polypes adénomateux qui constituent des états précancéreux.

Le programme de dépistage organisé du cancer colorectal est généralisé à l’ensemble du territoire national depuis décembre 2008. Il est à ce jour proposé dans 98 départements. Il concerne la population âgée de 50 à 74 ans qui est invitée à réaliser un test de dépistage tous les deux ans. Ce test consiste à rechercher la présence de sang occulte dans les selles par l’utilisation d’un test au gaïac (Hémoccult), puis à proposer une coloscopie totale aux individus dépistés positifs pour établir un diagnostic. Toute personne, homme ou femme, âgée de 50 à 74 ans est invitée par courrier à se rendre chez son médecin référent pour une prescription du test qui est gratuit. La consultation chez le médecin est est prise en charge dans les conditions habituelles de remboursement.

Pour accompagner le déploiement du dépistage organisé du cancer colorectal et contribuer à l’augmentation du taux de participation, l’Institut National du Cancer (Inca) lance le mois de mobilisation nationale contre le cancer colorectal, du 2 au 31 mars 2009. La ministre de la santé a déployé cette année un programme d’informations renouvelé et amplifié en direction des populations cibles, des professionnels de santé concernés et des acteurs de proximité (structures départementales en charge du dépistage, associations…). Parmi les actions mises en place, on peut citer la rediffusion de la campagne TV et radio du mois de septembre et l’organisation d’une exposition mobile itinérante, qui visitera 20 villes de France pendant le mois de mars.

Des résultats encourageants

Une première campagne de dépistage a eu lieu de 2002 à 2005, dans 23 départements. L’évaluation a été réalisée en 2007. En fait, tous les départements n’ont pas débuté les campagnes en même temps. Il faudra attendre encore 3 à 4 ans pour avoir connaissance des résultats sur l’ensemble du territoire français. Les résultats présentés concernent la première campagne de deux ans et les résultats préliminaires de la deuxième campagne qui ont été transmis au niveau national à l’Institut de veille sanitaire (1).

Sur les 23 départements, la participation moyenne est de 42,4%. Elle est plus élevée chez les femmes (47%) que chez les hommes (40%). Le pourcentage de personnes ayant un test positif est de 2,6%. Il est plus élevé chez les hommes que chez les femmes et augmente avec l’âge. Des lésions cancéreuses ont été découvertes chez 9,3% des patients ayant eu une coloscopie. Lors de la première campagne, un cancer a été détecté chez 3 289 personnes et un adénome chez 10 884 personnes. Parmi les 2 504 cancers invasifs diagnostiqués, 23 % étaient de stade inconnu, 33 % étaient des cancers précoces (stade I), 18 % des personnes avaient un cancer de stade II, 18 % étaient de stade III (avec envahissement ganglionnaire) et 8 % des personnes présentaient un cancer métastasé (stade IV). (source Invs)
Les études montrent qu’on peut attendre du dépistage une réduction de 15 à 20% de la mortalité par ce cancer si la participation de la population atteint 50%.

Catherine Hurtaud
 
(1)  http://www.invs.sante.fr/beh/2009/02_03/index.htm#4

Pour en savoir plus sur les tests, lire «Place des tests immunologiques de recherche de sang occulte dans les selles (iFOBT) dans le programme de dépistage organisé du cancer colorectal en France» - Haute Autorité de Santé, décembre 2008

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