La ministre de la Santé, pour la première fois, a apporté son soutien à la proposition de loi visant à dispenser les infirmiers salariés de s'inscrire à l'Ordre.
Le député UMP Yves Bur (Bas-Rhin), un des auteurs de cette proposition de loi (lire notre article), a interrogé mercredi à l'Assemblée nationale la ministre sur l'avenir de l'Ordre infirmier qu'il juge «coûteux et inutile», en particulier pour les infirmiers salariés qui représentent 80% des effectifs et sont contraints de payer une cotisation annuelle de 75 euros. Roselyne Bachelot a souligné que la création de l'Ordre infirmier (par la loi du 21 décembre 2006, ndlr) était une décision antérieure à son arrivée au ministère de la santé. Elle a rappelé qu'elle avait demandé aux instances ordinales de ne pas dépasser de 20 euros le montant des cotisations mais que celles-ci «n'avaient pas voulu obéir à ces conseils de bon sens».
«Je ne laisserai pas intimider les infirmiers salariés par une demande de 150 euros [au titre des cotisations 2009 et 2010]. Je ne laisserai pas [l'Ordre] exposer les employeurs d'infirmiers salariés au risque d'être poursuivis pour exercice illégal de la profession d'infirmier», a déclaré la ministre de la Santé.
Elle a ajouté que «les instances disciplinaires et la protection par le Haut Conseil des professions paramédicales» garantissaient un cadre à la pratique des infirmiers.
«Notre système de santé a besoin de cohésion et n'a pas besoin d'un double pilotage. C'est pourquoi je soutiendrai votre proposition de loi et ferai en sorte de ne réserver l'obligation d'adhérer à l'Ordre infirmier qu'aux infirmiers libéraux», a déclaré la ministre de la santé. Elle a précisé que les infirmiers salariés pourraient adhérer «de manière volontaire».
(Avec APM)