« Les infirmiers pourront, dans les mêmes conditions que les autres étudiants, avoir accès aux masters professionnels et masters de recherche, ainsi qu’au doctorat ».
En visite au Salon infirmier le 6 novembre, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, tient à rassurer les professionnels et étudiants rassemblés dans le grand forum. Cette initiative n’est pas superflue, tant le rapport de l’Igas rendu public début octobre a éveillé l’inquiétude, voire la colère (cf. L’Infirmière magazine n° 243, pp. 8-9).
« Je connais les réticences de certains d’entre vous sur ce rapport, a admis Mme Bachelot. Il ne constitue en aucun cas une feuille de route… » Un discours plutôt bien perçu par les représentants étudiants. « Nous avons apprécié que la ministre cite à la fois les masters professionnels, et les masters de recherche », observe Livia Lainé, présidente de la Fnesi (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers).
La constitution d’une commission vouée au partage des compétences, composée de quatre paramédicaux, dont deux infirmiers, suscite également l’approbation.
Rarement ministre aura traversé aussi tranquillement un Salon infirmier. Roselyne Bachelot prend son temps, s’attarde sur les stands, cultive la proximité. Les photos épaule contre épaule sont très appréciées.
Un CH spécialisé ès santé mentale échange des porte-clés mais ne force pas la serrure, les questions sur l’avenir de la psychiatrie restent à la porte. « Elle est vraiment très sympa ! »
La ministre a le sourire en effet. Elle pose avec les pompiers, s’arrête sur le stand HAS, s’immisce dans le village bloc. L’opération séduction a parfaitement réussi, le discours « gagnant gagnant » est rôdé.
Tout juste le sourire se fissure-t-il quand deux membres de la Coordination nationale grimés en nonnes l’interpellent : «Les bonnes sœurs, c’est fini ! On n’a pas entendu parler des salaires ! » Muselés un peu plus loin par un service d’ordre dissuasif, ils n’auront pas l’occasion d’approfondir.
Le LMD est en marche, la revalorisation des statuts sera abordée « dans un deuxième temps, une fois que nous aurons consolidé la réforme », promet la ministre.
Alain Tronchot