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L’Académie de pharmacie « anticipe une augmentation inédite en 2023 des pénuries, tensions et ruptures de stocks, et des arrêts de commercialisation ou des abrogations d’AMM, sachant que le nombre de signalements est déjà passé de 871 en 2018 à 3278 au 30 septembre 2022 ».
Ce n’est pas la première fois que l’Académie se penche sur la question des ruptures d’approvisionnement de médicaments. Mais cette fois-ci, la situation lui paraît encore plus alarmante pour plusieurs raisons :
- un projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 qui prévoit un budget de 24,6 milliards d’euros pour les dépenses de médicaments, soit une baisse de 7 % par rapport à 2022 (26,4 Md€ de dépenses estimées en 2022), ainsi que des économies élevées sur le médicament ;
- l’inflation qui augmente fortement les coûts de production des médicaments ;
- la crise énergétique qui peut conduire à des délestages d’électricité de sites de production de médicaments et dispositifs médicaux.
L’Académie de pharmacie recommande donc :
- d’organiser des Etats généraux sur la politique du médicament « pour repenser le système actuel de fixation des prix des médicaments anciens indispensables qui conduit progressivement à une diminution de l’offre » ;
- d’arrêter d’urgence de baisser les prix par classes thérapeutiques ;
- de revaloriser les prix des médicaments anciens indispensables, notamment injectables ;
- de déterminer dans l’urgence une liste des médicaments indispensables afin de pouvoir donner des instructions claires au Comité économique des produits de santé (CEPS) ;
- de dispenser ces médicaments de la clause de sauvegarde ;
- d’exempter à très court terme des éventuels délestages à venir les sites de production de médicaments, spécialement ceux produisant des médicaments injectables.
Magali Clausener
Avec le moniteurdespharmacies.fr