Saint-Antoine : la maternité a fermé ses portes

15/02/2012

Saint-Antoine : la maternité a fermé ses portes

La maternité de l'hôpital Saint-Antoine (Paris) a fermé ses portes jeudi dernier. Ses activités de gynécologie-obstétrique sont transférées vers les sites de Trousseau et Tenon.

« On est triste parce qu’on se fait virer, alors qu’on faisait du bon travail ici », s’insurge une puéricultrice du service de néonatologie de la maternité Saint-Antoine (Paris, 12eme), qui fermait ses portes le 9 février dernier. Sentiment de remise en cause, d’inéluctable, appréhension du changement et regret de quitter un établissement « familial » où les personnels s’étaient personnellement investi… Le transfert laisse aux personnels un goût amer. L’opération s’inscrit dans le cadre de la réorganisation de l’AP-HP, entamée fin 2010, et qui consiste à regrouper ses 37 hôpitaux en 12 groupes hospitaliers. Installées autour d’une table où elles pique-niquent, dans la rotonde de leur service, les infirmières attendent la fin de leur dernier service. Une ingénieure s’affaire à marquer les derniers cartons de dossiers, et à vérifier que le déménagement se termine bien. Plus de nouveau-nés, ni de parents, dans les locaux. « Les trois derniers bébés sont partis ce matin à 11h00 », précise Monique Mainguy, l’une des puéricultrices qui part travailler à Trousseau.
Saint-Antoine fait désormais partie du groupe hospitalier Saint-Antoine-Tenon-Rotschild-Trousseau-La Roche Guyon. Pour faire face à ce transfert d’activités, Trousseau a donc entrepris des travaux qui lui permettent d’accueillir désormais 3700 accouchements par an (contre 2500 au préalable) et d’héberger le Centre national de référence en hémobiologie périnatale, explique le professeur Jean-Louis Benifla, chef du pôle périnatalité de Trousseau. Quant à Tenon, un nouveau bâtiment consacré à la gynécologie devrait ouvrir en septembre 2012, ce qui permettrait de développer davantage l’offre obstétricale, l’établissement affichant pour l’heure une capacité d’environ 2500 naissances.

Difficultés dans l’Est parisien
Pourtant, selon Régine Linard, infirmière et déléguée syndicale CGT, le compte n’y est pas. « Seuls 1900 accouchements pourront être repris sur Tenon et Trousseau, or Saint-Antoine en réalisait 2500. Où iront les autres ? », interroge-t-elle. Les personnels ont par ailleurs été consultés afin de respecter au mieux leur préférence de réaffectation. « Mais, outre Tenon et Trousseau, il y a des gens qui resteront sur Saint-Antoine dans d’autres services, ou qui partent ailleurs, voire en retraite anticipée, explique Régine Linard. Cela représente une cinquantaine de personnes qui ne seront pas reprises, des infirmières, des aides-soignantes, des secrétaires médicales.... » La CGT critique également l’organisation de la prise en charge des urgences obstétricales après la fermeture du service de gynécologie-obstétrique de Saint-Antoine. « Il y a eu juste une garde d’obstétrique du jeudi soir au vendredi matin, et après il n’y aura plus aucun spécialiste de Saint-Antoine. Vous verrez, on apprendra plus tard qu’il y a eu de la casse, poursuit Régine Linard. La semaine dernière Trousseau nous a d’ailleurs encore envoyé des patientes car ils étaient complets. »
Dans l’Est parisien, deux autres maternités, du secteur privé à but non lucratif, rencontrent des difficultés. Les Bluets, qui réalisent 3000 accouchements par an, arrivent à saturation. Quant à la maternité des Lilas, l’établissement vient tout juste, après une lutte acharnée, de sauver les crédits qui lui avaient été alloué par le plan Hôpital 2012.  Une reconstruction de l’établissement est prévue, qui porterait sa capacité de 1700 à 2500 naissances annuelles.

Sandra Mignot  


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