25/10/2007

SALON : Les infirmières, "intermédiaires culturelles" depuis le Moyen-Âge

Avant le XVIIIe siècle, à l’hôpital de Fribourg, les médecins qui consultaient en ville n’avaient pas encore investi l’hôpital et s’en remettaient aux informations livrées par les infirmiers pour prescrire, à distance, les thérapeutiques utiles.
Les derniers travaux de recherche historique(1) de Michel Nadot et Blaise Rochat sur l’émergence du « prendre soin » à l’époque médiévale dans les hôpitaux disparus du Canton de Fribourg (en Suisse romande), rappellent aux infirmières leur rôle toujours actuel « d’intermédiaire culturel ».
Les auteurs ont exploré les racines laïques de la culture soignante des infirmières, solidement implantées dans l’activité domestique (domus), familiale (familia) et ménagère (hominem) qui caractérisent la prise en charge des indigents dans les hôpitaux du Moyen-Âge. À cette époque, les hôpitaux accueillaient ceux qui « manquaient de biens, de force ou de santé » .
A la croisée des cultures institutionnelle et médicale qui conditionnent l’activité prescriptive de l’infirmière, celle-ci à développé auprès des personnes soignées et de leur entourage une activité réflexive. Aujourd’hui encore, 52 à 72% d’une journée de travail d’une infirmière consiste à traiter de l’information. A l’heure où l’on tente de rationaliser l’activité des soignants, les auteurs rappellent que l’activité soignante n’est jamais stabilisée et échappe à toute tentative de classification normative et figée.

F.L.

1- www.heds-fr.ch

Mardi 16 octobre 2007, « Les fondements laïcs de la discipline IDE révélés par la recherche », Michel Nadot et Blaise Rochat.

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue