Santé de l'enfant: les puéricultrices mises en avant

06/06/2013

Santé de l'enfant: les puéricultrices mises en avant

Face à la pénurie de médecins, un rapport sur la prise en charge de la santé de l'enfant appelle à renforcer le rôle des infirmières spécialisées.

Fin 2011, l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) s’est vu confier une mission par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) : évaluer le système actuel de prise en charge de la santé de l’enfant, dans le but de l’améliorer. Dans un rapport dévoilé fin mai, la commission formée à cet effet appelle à un plan de santé publique dédié à l’enfance.
 
Présidée par le Pr Yvon Berland (1), elle suggère de revoir le calendrier des examens obligatoires, afin de proposer des parcours de santé par tranches d’âge. Face à la pénurie de médecins et aux inégalités d’accès aux soins, il conviendrait, également, de redéfinir les missions des différents professionnels de santé.
 
Développer l'offre des puéricultrices en ville
 
Chargée de réfléchir à une meilleure complémentarité entre généralistes, pédiatres, sages-femmes, puéricultrices, médecins et infirmières scolaires, la commission a finalement botté en touche, faute de recul suffisant sur les dispositifs existants. Médecine scolaire et services de protection maternelle et infantile (PMI) « semblent, dans de très nombreuses régions, ne pas pouvoir jouer le rôle qui leur est imparti par la réglementation », pointe le rapport. « Il s’est avéré difficile de distinguer les dysfonctionnements dus à l’insuffisance de moyens de ceux tenant à l’organisation théorique des services », relève la commission. Quant aux prises en charge en ville par les professionnels libéraux, elles sont « peu lisibles ». Et la commission de poursuivre : « Un suivi conjoint pédiatre - médecin généraliste existe dans la pratique, mais il semble peu coordonné, peu formalisé, encore moins évalué. »
 
La commission Berland a, cependant, jugé bon de mettre en avant le rôle clé que pourraient jouer les puéricultrices. Pour éviter que les parents ne viennent encombrer les urgences hospitalières, le rapport soumet ainsi l’idée de développer « une offre de soins de puéricultrices libérales » ou encore d’adjoindre des puéricultrices à des maisons médicales de garde ou de santé.

La présence des infirmières spécialisées pourrait également être renforcée pendant les séances de préparation à la naissance et à la parentalité. Vaccins et deuxièmes injections des 12e et 16e mois pourraient aussi être réalisés par elles.

Changement de nomenclature

« C'est un premier pas vers la reconnaissance et la valorisation de la profession de puéricultrice », estime Sébastien Colson, le président de l'Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes (ANDPE), qui a siégé dans la commission Berland aux côtés des représentants des pédiatres et des généralistes. Ce dernier interroge, cependant : « Que va-t-on faire maintenant de ce rapport ? » En somme, à quand un changement de nomenclature pour une cotation des actes de puériculture en PMI ou en libéral ? Et, à quand le nouveau diplôme d'Etat de puéricultrice reconnu au grade master ?

Sandra Jégu
 


1- Le Pr Yvon Berland est également président de l'ONDPS.

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