Santé mentale et thermalisme : une opportunité à déployer pour les patients anxieux

Il s’agit avant tout d’un projet médical, qui réunit des universitaires de la médecine générale, de la psychiatrie, de la santé mentale, et quelques personnalités politiques. Notre objectif est de positionner la médecine thermale comme solution dans le domaine de la santé mentale. Cette pratique est méconnue et insuffisamment exploitée par les médecins et les patients, alors qu’elle affiche des intérêts nombreux : elle est non médicamenteuse, naturelle et efficace. Lors de la journée du 20 juin, quatre études scientifiques indépendantes seront présentées pour démontrer les bénéfices du thermalisme pour les patients ayant des troubles anxieux ou étant épuisés. Ne sont pas concernés les patients atteints de pathologies aiguës ou endogènes.

La santé mentale est en croissance. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) le dit, les études épidémiologiques aussi. Une personne sur sept dans le monde souffre de troubles anxieux et dépressifs. En réponse, les patients se voient offrir des prises en charge hospitalières ou ambulatoires avec, au premier rang, des thérapies médicamenteuses. Or, ces patients ne sont pas toujours dégradés, ils peuvent « plus simplement » avoir des troubles réversibles, et n’ont pas nécessairement besoin d’être polymédicamentés. Le but est de sortir de ce réflexe médicamenteux en rappelant qu’il existe une troisième voie : l’opportunité d’une prise en charge médicalisée autour de la balnéothérapie, vectrice, avec l’eau, de relâchement et de réconfort, indispensables pour les personnes anxieuses. Nous souhaitons réhabiliter cette prise en charge, aujourd’hui modernisée puisqu’organisée autour de la psychoéducation. Cette dimension naturelle de la prise en charge est particulièrement recherchée par les patients avec cette possibilité de bénéficier d’espace en temps et en lieu leur accordant des moments de réappropriation de leur propre vie pour se recentrer sur eux.

Notre objectif est tout d’abord médical en ouvrant les portes d’une communication dirigée vers les professionnels de santé afin d’impulser, dans les facultés, cet enseignement de la médecine thermale tournée vers la santé mentale.

Nous voudrions également une modernisation de la cure avec des aides au financement de programmes psychoéducatifs de courtes durées. Car certes la cure thermale pour des problématiques en santé mentale est prise en charge par l’Assurance maladie à 70 %. Mais ce n’est pas le cas des soins associés. Enfin, toujours dans cette idée de modernisation, nous voudrions rendre les cures davantage accessibles aux jeunes actifs, en les proposant pour des durées de deux semaines. Aujourd’hui, elles doivent durer a minima trois semaines pour être prises en charge, ce qui est moins compatible avec le maintien d’une vie active.

Nous sommes convaincus que l’ensemble des professionnels de santé doit être informé de l’existence du lien entre la médecine thermale et la santé mentale. Aujourd’hui, nous travaillons en équipe, nous devons donc tous avoir connaissance de cette prise en charge. Les infirmières libérales aussi, car elles peuvent en parler à leurs patients et leur entourage.

Dans les stations thermales, une infirmière est toujours présente pour prendre une tension ou pour la dimension psychologique. L’humanisation de la prise en charge en est le point le plus important. Les patients viennent chercher de la douceur, de l’humanité et les infirmières y participent.

Propos recueillis par Laure Martin

Pour plus d’informations : https://www.eventbrite.com/e/thermalisme-une-opportunite-en-sante-mentale-tickets-879452735807