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25/08/2022

Sauv Life : des équipes paramédicales à l’appui des urgences

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Depuis que le déploiement d’unités mobiles de télémédecine a été préconisé par la mission « flash » du Dr François Braun, l’association Sauv Life a doublé le nombre de ses équipes intervenant en appui au Samu. Les infirmières qui y assurent des vacations répondent présent. Le point avec son fondateur, le Dr Lionel Lamhaut.

Comment Sauv Life en est-elle venue à développer des équipes de télémédecines ?

Nous sommes une association qui lutte contre la mort subite, notamment avec une application grand public que tout le monde peut télécharger, et qui permet à quiconque se trouve à proximité de quelqu’un qui a besoin d’aide de se rendre sur place pour aider en attendant les secours. Or pendant la crise sanitaire, nous avons réalisé qu’il y avait de grands besoins d’évaluation à domicile : c’est là qu’est née l’idée des unités mobiles de télémédecine.

Quelle différence y a-t-il entre vos équipes et une téléconsultation classique ?

Tout d’abord, nous avons auprès du patient un infirmier qui apporte sa vision de soignant, et qui dispose de matériel : défibrillateur, tests diagnostics… Il est les yeux et les mains du médecin qui se trouve de l’autre côté de l’écran. L’autre grande différence, c’est que ce n’est pas « open bar ». L’intervention de nos équipes est régulée par un médecin dans le cadre du Samu ou de la permanence des soins.

Combien d’équipes avez-vous actuellement ?

La première équipe, fin 2020, a été créée à Saint-Lô, dans la Manche. Puis comme les retours que nous avions étaient positifs, nous en avons ouvert d’autres : une à Avranches, toujours dans la Manche, puis plusieurs en Île-de-France. Début juillet, avant que le rapport Braun ne préconise le développement de ce type d’équipe, nous en avions 6. Nous en avons désormais 15, et nous continuons à en créer de nouvelles.

Quels sont les « retours positifs » que vous avez ?

Sur environ 10 000 interventions effectuées à ce jour, nous avons eu entre 75 et 80 % de patients qui par la suite n’ont pas eu besoin de se déplacer, que ce soit à l’hôpital ou en ville. Nous estimons par ailleurs que par rapport à des visites physiques, nous économisons environ deux tiers de temps médical. De plus, sur un échantillon de personnes auxquelles nous avons téléphoné, 9 sur 10 se disent satisfaites : ils ne se sentent donc pas du tout sous-médicalisés.

Qui sont les infirmières qui interviennent ?

Elles viennent de tous horizons : le libéral, l’Ehpad, l’hôpital… Cela marche par vacations. Et contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, nous n’avons pas trop de difficultés de recrutement. Je pense que c’est intéressant pour les infirmières parce que c’est un travail varié et valorisant : les gens sont très heureux de voir l’équipe arriver, elle rend service à des populations qui ont un accès aux soins difficile.

Comment l’expérience sera-t-elle évaluée ?

Une évaluation sera réalisée par un organisme extérieur, en septembre. Je tiens d’ailleurs à préciser que ces équipes sont un outil parmi d’autres : elles contribuent à désengorger les urgences, à améliorer l’accès aux soins, mais elles sont complémentaires d’autres interventions.

Quels obstacles pouvez-vous envisager au développement des équipes mobiles ?

Il faut qu’il y ait une compréhension, et non une opposition, de la part du monde libéral. Certains y voient une concurrence, alors que pas du tout : nous faisons du soin non-programmé, et régulé. Il y a par ailleurs la question du financement. Aujourd'hui, le médecin est payé pour la téléconsultation, et le véhicule et l’infirmière sont payés sur des fonds ARS. Quel modèle peut-on choisir pour l’avenir ? On ne peut en l’état pas compter sur la rémunération de la consultation infirmière en libéral, qui est bien trop faible. Nous pensons pour notre part qu’il faudrait à terme que ces équipes soient intégrées dans le Service d’accès aux soins, et financées comme telles.

Propos recueillis par Adrien Renaud

Contact : infirmier@sauv.org

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