Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé a rendu public, le 29 septembre, son plan pour la sécurité des professionnels de santé. Organisé autour de 3 axes déclinés en 42 mesures, il prévoit des dispositions spécifiques pour les infirmières libérales.
Sensibiliser le public et former les soignants ; prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels ; déclarer les violences et accompagner les victimes : telles sont les trois priorités identifiées par le ministère de la Santé pour lutter contre les violences dont les soignants peuvent être victimes dans le cadre de leur exercice professionnel. Pour mémoire, l’Observatoire national des violences en milieu de Santé (ONVS) met en avant depuis plusieurs années près de 20 000 signalements de violences par an à l’encontre de professionnels de santé. Les infirmiers, tous modes d’exercice confondus, représentent 45 % des victimes de violences. Le premier motif ? Des reproches relatifs à une prise en charge (53 %) suivis par un refus de soins (17.1 %). Pour limiter la survenue de telles situations, le plan pour la sécurité des professionnels de santé d’Agnès Firmin Le Bodo, qui se base sur le rapport remis en juin par le Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins et Nathalie Nion, cadre supérieure de santé à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), prévoit notamment des mesures propres aux libéraux.
Dans le cadre de l’axe 1 - Sensibiliser le public et former les soignants- Généraliser les « référents sécurité » des ordres et accompagner leur montée en compétences en partenariat avec les parquets et les forces de sécurité intérieure, pour garantir le maillage du territoire car ils représentent le premier recours pour les victimes et des relais pour la police et la gendarmerie nationales.
- Collaborer avec les Ordres et les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) pour promouvoir auprès des professionnels en exercice libéral les formations à la gestion de la violence et de l’agressivité du patient et de son entourage, dans le cadre du Développement Professionnel Continu.
- Former les assistants médicaux et tous les autres personnels d’accueil à une meilleure gestion des tensions face aux patients ou par téléphone.
Dans le cadre de l’axe 2 - Prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels- Financer des dispositifs d’alerte pour les professionnels libéraux les plus exposés. Les CPTS seront accompagnées par les Agences régionales de santé (ARS) pour distribuer aux professionnels de leur territoire des dispositifs d’alerte (boitier, bracelet) afin qu'ils soient les mieux utilisés possible.
- Envoyer à tous les professionnels de santé libéraux un kit de communication pour les accompagner dans la nécessaire démarche de sensibilisation des patients et dans leur réaction face aux phénomènes de violences (affiches à imprimer pour les cabinets, courrier-type à envoyer aux patients auteurs d’incivilités, …).
- S’appuyer sur le Ségur de l’investissement et sur la construction de 2000 nouvelles Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) d’ici 2027 pour diffuser les préceptes de la sécurité bâtimentaire, grâce à un référentiel mis à disposition des Agences régionales de santé (ARS), des établissements et des professionnels de santé libéraux porteurs de projets immobiliers.
Dans le cadre de l’axe 3 : déclarer les violences et accompagner les victimes- Conventionner avec les Ordres pour qu’ils assurent l’identification d’un professionnel remplaçant lorsqu’un soignant refuse de retourner au domicile d’un patient auteur d’une agression.
- Systématiser la prise de plainte dans l’établissement, au cabinet ou à domicile pour les soignants victimes de violences.
- Faire connaître les dispositifs de soutien psychologique accessibles dans le cadre du plan pour la santé des professionnels de santé.