Infirmière depuis 2010, Iseline Rigé, originaire de Bourgogne Franche-Comté s’est installée en libéral en 2015 dans le Sud de la France près d’Avignon. Depuis septembre 2022, elle est coordinatrice de la CPTS Cerebellum Pays des Sorgues et Luberon. Un nouveau défi qu’elle porte avec passion afin de faire connaître la structure et d’agir sur le territoire.
Quand les CPTS sont apparues, cela m’inquiétait un peu comme de nombreux professionnels. Puis je m’y suis intéressée par curiosité, j’ai voulu voir cela de près et j’ai trouvé que c’était une belle opportunité d’agir sur notre avenir professionnel. Je suis d’abord devenue vice-présidente de la CPTS Cerebellum dès sa création en 2020. Puis, j’ai appris en avançant, sur le tas. D’autant qu’avec la crise sanitaire, j’ai tout de suite été dans l’action et la prise de décision pour la coordination des centres et des plannings de vaccination. Tout était nouveau, la gestion de projet comme le langage institutionnel. Mais nous étions une équipe, on s’est construit ensemble et le côté pluriprofessionnel m’a beaucoup plu. Depuis septembre 2022, j’ai endossé la fonction de coordinatrice comme un nouveau challenge. J’ai suivi pendant deux ans la formation de Coordinateur de structure d’exercice coordonné et Dirigeant de l’économie médico-sociale, une formation avec une double certification créée en partenariat avec l’URPS Médecins Libéraux de Provence-Alpes-Côte d’Azur à l’espace Sentein à Montpellier. Depuis le 1er avril, j’ai arrêté complétement mon activité d’infirmière libérale que j’avais déjà fortement diminué depuis 2023. À un moment donné, il faut se centrer sur une seule chose et j’ai donc fait mon choix.
Quelles sont les spécificités de votre territoire ?Nous sommes au pied du Luberon et des Monts de Vaucluse, nous couvrons 18 communes ce qui représente 82 000 habitants. Il y a plus de 200 infirmiers libéraux installés sur le territoire (sur un total de plus de 600 professionnels de santé libéraux) et ils représentent environ 35 % de nos adhérents. Nous avons autant de zones urbaines que de zones rurales, avec une population vieillissante. Dans le cadre de notre mission obligatoire « parcours de soins », nous avons choisi deux axes forts à savoir la personne âgée et l’obésité, qui est encore un sujet tabou et dont la prise en charge reste compliquée. Il ne faut pas oublier que le Vaucluse est le département le plus pauvre de la Région Paca. Dans les axes optionnels, nous travaillons sur l’accompagnement des professionnels et l’attractivité du territoire. Tout cela est en construction car il faut avant tout se faire connaitre des professionnels, aller à leur rencontre (forums, IFSI, IFAS, journées professionnelles), leur montrer en quoi nous pouvons leur être utiles et ce que nous pouvons leur apporter.
Vous avez assisté le 18 avril à la 1ère journée des coordonnateurs de CPTS en Paca organisée par l’URPS des médecins libéraux, qu’en avez-vous retiré ?C’était un peu comme une journée de formation et d’information. Cela permet alors que j’ai comme mes collègues toujours la tête dans le guidon, de sortir, de poser les choses, et de se poser les bonnes questions en interne afin d’être le plus efficient possible. C’est aussi le moment de vérifier et de comprendre nos points forts et nos points faibles. Et clairement en termes de communication, nous avons des progrès à faire. La communication c’est un métier et il est important de maîtriser toute la législation RGPD (protection des données). Il faut travailler la communication en interne avec les adhérents, et la communication vers l’extérieur en direction des institutions, des municipalités et de la population. J’ai déjà fait la démarche de rencontrer 16 maires sur les 18 communes de notre territoire. C’est très chronophage mais cela a permis d’initier des actions en partenariat avec plusieurs communes. La notion de travail partenarial est très importante car elle fait partie de nos valeurs et reflète notre travail sur le terrain. Ensuite, pour être plus efficient, il faut savoir si on veut se faire accompagner ou bien si on prend le temps de se former. C’est une réflexion à mener.
Propos recueillis par Isabel Soubelet