09/03/2009

Sécurité des soins : une check-list exigible en bloc opératoire dès le 1er janvier 2010, annonce la HAS

Après deux ans de travail mené en concertation avec les professionnels de santé, la Haute Autorité de santé (HAS) a finalement décidé de faire de l’utilisation d’une check-list un critère exigible dans l’organisation des blocs opératoires.

Cette check-list, inspirée de celle que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a diffusée en juin 2008, sera exigible à partir du 1er janvier 2010, annonce la HAS sur son site Internet. « Une réunion est prévue courant avril entre la HAS et l’ensemble des acteurs concernés (chirurgiens, anesthésistes et personnels soignants des blocs opératoires) pour adapter au contexte français la check-list de l’OMS – Programme « Safe surgery saves lives » », peut-on lire dans le communiqué.

La liste éditée par l’OMS l’an dernier a été testée dans huit hôpitaux répartis dans les six sous-régions du monde correspondant au découpage administratif de l’OMS : Ifakara en Tanzanie, Manille aux Philippines, New Delhi en Inde, Amman en Jordanie, Seattle aux Etats-Unis, Toronto au Canada, Londres au Royaume-Uni et Auckland en Nouvelle-Zélande. En tout, des données ont été collectées sur 7.688 patients (3.733 avant et 3.955 après l’introduction de la check-list), précise l’OMS sur son site Internet.

Plus de 40% de décès en moins
L’analyse de ces données montre que le taux de complications graves consécutives à une opération chirurgicale passe de 11% d’habitude à 7% avec l’utilisation de la check-list, soit une baisse d’un tiers. Quant au nombre de décès de patients, il chute de plus de 40%, passant de 1,5% à 0,8% des cas.
« Le concept qui consiste à utiliser une liste courte mais néanmoins complète est tout à fait nouveau pour nous, professionnels de la chirurgie », admet le Dr Atul Gawande, l’auteur principal de l’étude de l’OMS. « Cela n’a pas été du goût de tout le monde, dans les équipes de blocs opératoires d’avoir à essayer ça. Mais les résultats ont été stupéfiants. Et les équipes ont fini par devenir de fervents supporteurs de la mesure », ajoute celui qui fut responsable de l’équipe chargée d’élaborer la check-list de l’OMS.
Les implications de ces résultats vont bien au-delà de la seule chirurgie, veut-il croire. « Des check-lists pourraient augmenter la sécurité et la fiabilité des soins dans de nombreux champs médicaux », poursuit-il, à condition d’être « courtes, très simples, et minutieusement testées sur le terrain. Mais dans des spécialités comme la cardiologie ou la pédiatrie, elles pourraient devenir aussi essentielles que le stéthoscope pour la médecine générale. »

Quelques minutes de vérifications seulement
La liste de l’OMS n'exige que quelques minutes de vérifications pour sécuriser trois étapes critiques du soin opératoire : avant l’administration de l’agent anesthésiant, avant l’incision, et avant que le patient ne quitte le bloc.
L’OMS s’est fixé pour objectif de porter à 2.500 d’ici fin 2009 le nombre d’hôpitaux dans le monde utilisant cette check-list.
En attendant, en France, des campagnes de sensibilisation seront prochainement menées auprès des professionnels de santé concernés et la HAS diffusera l’ensemble des documents d’accompagnement fixant les modalités pratiques de mise en place de la check-list pour la sécurité des soins au bloc opératoire dans un délai de trois mois.


C. A.

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