L’utilisation de check-lists (= listes de vérification) au bloc opératoire était au cœur des discussions des 2e Etats Généraux des infections nosocomiales et de la sécurité du patient à Paris, les 2 et 3 février. Certaines associations de malades comme le LIEN souhaitent que de telles listes soient systématiquement utilisées et consultables avant l’entrée au bloc et à sa sortie, pour permettre au patient de s’assurer lui-même que tout est opérationnel.
Une étude internationale a récemment montré que la mortalité et la morbidité chirurgicales peuvent être diminuées de plus d'un tiers si les équipes vérifient à chaque opération une liste de sécurité. S’appuyant sur les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), elle inventorie 19 points à contrôler à chaque intervention. Mais en France, rien n’est obligatoire, et l’absence d’informations sur la provenance des instruments de chirurgie et leur stérilisation inquiète les associations.
« Après la vache folle, on a fait de gros progrès dans la sécurité alimentaire en développant la traçabilité des produits. On a mis en place des vérifications d’un bout à l’autre de la chaîne de production, notamment grâce à des codes barres », a expliqué le Pr Guy Vallancien, chirurgien à l’Institut mutualiste Montsouris et présent au congrès du LIEN. "Nous aurions sans doute beaucoup à gagner à nous inspirer de ces méthodes industrielles en chirurgie pour combattre le risque infectieux. Nous ne pouvons plus rester dans l’artisanal. »
Associer industrie et hôpital pour le bien du patient, il fallait oser…
Claire Angot