La vaccination souffre d’une mauvaise image, qui entraîne une baisse de la couverture vaccinale. Pendant la Semaine mondiale de la vaccination, du 20 au 27 avril, l’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes va sensibiliser différents publics au CHU de Bordeaux.
Infirmière-puéricultrice, Anaïg Bellido est en charge du sujet de la vaccination au sein de l’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes (ANPDE). Un thème qui revêt une importance capitale aujourd’hui. Pour elle, il y a urgence à informer les patients de l’intérêt de la vaccination pour soi, pour ses enfants et pour autrui.
Recrudescence de certaines maladies
« Les informations qui circulent, notamment sur Internet, sont rarement en faveur de la vaccination. Mais, les grands progrès en médecine, à l’échelle du monde, reposent sur le triptyque hygiène-nutrition-vaccination, ne l’oublions pas ! Certains pensent que la rougeole a disparu ; or, elle touche aujourd’hui des adolescents et de jeunes adultes, jusqu’à 35 ans, avec parfois des atteintes pulmonaires graves pouvant entraîner le décès », insiste la puéricultrice. En cause : une baisse de la couverture vaccinale, favorisant la circulation du virus. Il en est de même pour la tuberculose, qui connaît une recrudescence.
Détachée du CHU de Bordeaux, Anaïg Bellido dirige une crèche familiale. Chez les parents qu’elle côtoie, elle note une confusion dans les esprits : « Beaucoup hésitent à faire vacciner leur enfant. Pourtant, des bébés ou des enfants décèdent de pleuro-pneumopathie, de méningite ou de rougeole parce qu’ils n’ont pas été vaccinés ou n’ont pas reçu leur rappel. » (1)
Les rappels oubliés
Et la vaccination ne concerne pas seulement les enfants. Les rappels chez les adolescents passent trop souvent à la trappe… Aussi, du 23 au 25 avril, les infirmières-puéricultrices de l’ANPDE vont assurer une opération « portes ouvertes » dans le hall de l’hôpital des enfants de Bordeaux (CHU). « Le matin et l’après-midi, pendant 30 minutes, un exposé sera présenté sur la vaccination. L’objet ne sera pas de dire : " Il faut se faire vacciner ", mais d’expliquer comment la vaccination fonctionne et permet de combattre les maladies », précise Anaïg Bellido.
Le calendrier vaccinal – dont la version 2013 a été mise en ligne le 19 avril par le Haut conseil de la santé publique (2) – va être affiché et des cartes postales « mémos » pour les rappels seront distribuées. « Nous allons croiser les enfants hospitalisés, leur fratrie, leurs parents, ainsi que des professionnels de santé, dont la couverture vaccinale n’est pas toujours à jour », ajoute Anaïg Bellido. Autant de publics à sensibiliser.
Un carnet de vaccin électronique
« Par ailleurs, nous proposerons aux familles l’inscription gratuite au carnet de vaccins électronique sur le site mesvaccins.net ». Une fois créé et validé par le médecin traitant, le carnet électronique sera actif et pourra, par exemple, être consulté par des services d’urgence hospitaliers sur un site web sécurisé. Le service prévoit également l’envoi de SMS au moment des rappels à faire. C’est le Groupe d’études en préventologie (GEP) qui a conçu ce carnet, suivant en cela les recommandations de la Cour des comptes. Le GEP en fait actuellement la promotion auprès des médecins généralistes.
Une fois la Semaine de la vaccination terminée, les infirmières-puéricultrices continueront à promouvoir la vaccination au quotidien dans les structures où elles exercent : crèches, hôpitaux, PMI, écoles, collèges, lycées, milieu carcéral...
Nathalie Da Cruz
1- Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 22 millions de nourrissons échappent encore à la vaccination systématique et plus d’1,5 million d’enfants de moins de cinq ans meurent de maladies qui pourraient être évitées au moyen des vaccins existants.
2- Dans le calendrier vaccinal 2013, simplifié, le nombre d'injections pour les nourrissons a été réduit et les rappels à l'âge adulte auront désormais lieu à âge fixe.