Seniors : réduire les risques de chutes de 20 % d’ici 2024 | Espace Infirmier
 
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23/02/2022

Seniors : réduire les risques de chutes de 20 % d’ici 2024

Présenté le 21 février 2022 par Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, un plan d’actions national prévoit de réduire de 20 % les chutes chez les personnes âgées d’ici 2024. Pour y parvenir, le gouvernement compte sur la mobilisation coordonnée des acteurs locaux.

La perte d’autonomie ébranle les pouvoirs publics. Après les propositions du rapport Broussy en mai 2021(1), puis les recommandations de la Cour des comptes(2) en novembre 2021, le gouvernement prend désormais à bras-le-corps un autre enjeu majeur de santé publique : la prévention des chutes chez les plus de 65 ans. Leur nombre atteint en effet chaque année 2 millions chez les seniors(3). Parmi elles, 130 000 entraînent une hospitalisation et 10 000 conduisent au décès. Au-delà des conséquences sur l’autonomie des personnes âgées, ces chutes ont un coût : 2 milliards d’euros par an(4). Or, une partie de ces dernières pourrait être évitée. C’est du moins la conviction de la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, qui a dévoilé, le 21 février dernier, les détails d’un plan d’action national pour lutter contre les risques de chutes. L’objectif ? Réduire de 20 % les chutes mortelles ou invalidantes d’ici 2024, et ainsi éviter 27 000 séjours hospitaliers et 2 000 chutes mortelles de personnes âgées par an. Pour ce faire, le ministère mise avant tout sur une « mobilisation générale » des conseils départementaux et des acteurs de la prévention de la perte d’autonomie. Leur rôle ? Élaborer des plans locaux contre les chutes, relayer l’information et la communication, et assurer le suivi sur les territoires. De leur côté, les agences régionales de santé seront chargées de décliner et coordonner le plan dans chaque région, avec l’appui de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).

Repérage, aides à la mobilité, téléassistance…

En s’inspirant des situations les plus courantes, ce plan antichute s’articule autour de cinq axes. Le premier consiste à repérer les risques de chutes grâce à des outils partagés par les différents professionnels de santé et médico-sociaux. Ceci afin d’évaluer les signes avant-coureurs d’une chute chez un patient et, en cas de risque modéré à fort, l’orienter vers les acteurs médicaux. Le repérage doit aussi permettre d’identifier les risques liés au logement pour, et c’est l’objectif du deuxième axe, permettre aux seniors de le sécuriser et l’aménager en conséquence. À cette fin, la mise en place du futur guichet unique « Ma Prime Adapt’ » a pour ambition de simplifier et harmoniser les trois aides nationales à l’aménagement du logement.

À travers l’axe 3, le gouvernement se propose de favoriser le recours aux aides techniques à la mobilité, via trois actions clés : la réduction du coût et du reste à charge des aides les plus pertinentes, la promotion des modules de rééducation post-chute après une hospitalisation et la formation des professionnels. Le quatrième axe se consacre, quant à lui, à l’activité physique adaptée. À cette intention, l’expérimentation d’un panier de soins permettra, à partir d’une consultation médicale, une première évaluation des capacités fonctionnelles du chuteur, et le déploiement de l’action coordonnée de professionnels phares (diététicien, ergothérapeute, intervenant en activité physique adaptée) dans la prévention des chutes. L’idée est aussi, en cas de chute, d’orienter les personnes concernées vers des programmes d’activité physique adaptés à leurs capacités, de façon à ajuster les parcours aux besoins individuels.

Enfin, dernier axe, démocratiser la téléassistance, via notamment l’amélioration de la couverture nationale. Cette dernière constitue en effet un pilier important de la prévention des chutes et des rechutes, et, par extension, du maintien à domicile des personnes âgées. Parallèlement au déploiement de ces services d’intervention et des acteurs de prévention capables de recevoir l’alerte et d’intervenir, le gouvernement envisage d’engager des études sur l’usage de la téléassistance, qui alimentera le centre de preuves de la CNSA, en lien avec les gérontopôles.

Éléonore de Vaumas

1. Broussy Luc, « Nous vieillirons ensemble… 80 propositions pour un nouveau Pacte entre générations », rapport interministériel sur l’adaptation des logements, des villes, des mobilités et des territoires à la transition démographique, mai 2021.

2. Cour des comptes, « La prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées – Construire une priorité partagée », rapport public thématique, novembre 2021.

3. Haute Autorité de santé, « Analyse des déclarations de la base de retour d’expérience nationale des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) en lien avec une chute de patients », 18 novembre 2021.

4. Source : Ministère des Solidarités et de la Santé.

À LIRE ÉGALEMENT

- Manicot C., « Prévenir les chutes des personnes âgées », L’infirmièr.e n° 2, novembre 2020.

- Lionnet E., « Inscrite dans le projet d’établissement, la prévention des chutes associe l’ensemble du personnel », Espaceinfirmier.fr, le 07/06/2017.

- Choque J., Prévention des chutes des personnes âgées en institutions, éditions Lamarre, 2017.

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