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Un partenariat entre l’URPS sage-femmes PACA et la CPTS ACTES-Santé qui œuvre dans les quartiers Nord de Marseille a permis de sensibiliser les jeunes à la santé sexuelle et à la santé mentale lors du Delta Festival début septembre sur les plages de Marseille.
Si l’événement de musique électronique qui se déroulait du 4 au 8 septembre sur les plages du Prado à Marseille a connu quelques déboires pour son 10e anniversaire avec notamment l’annulation de la soirée d’ouverture à cause d’un très fort épisode méditerranéen, toutes les équipes ont fait preuve de beaucoup de dynamisme. Notamment celles du Village des Possibles ouvert chaque jour de 16h à 20h avec de nombreux thèmes abordés dont celui de la santé, enjeu majeur depuis la création du Delta Festival.
« Pour la santé, nous avons 26 stands et 33 partenaires, précise Nelly Guilard, cheffe de projet santé, diplômée d’un Master en santé publique, évaluation en santé et recherche clinique. Nous avons des associations, des institutionnels, des étudiants infirmiers, l’AP-HM qui occupe un très grand stand, et de très nombreux acteurs en lien avec la santé sexuelle et les addictions. »
Sur une grosse journée comme le samedi, le festival peut accueillir jusqu’à 25 000 personnes et l’an dernier il en a reçu 135 000 personnes sur 5 jours. Le lieu est donc parfaitement choisi pour faire de la sensibilisation et de la prévention auprès des festivaliers.
ALLER À LA RENCONTRE DES JEUNES, UN PARI RÉUSSI
Sur le village santé, le Centre Gratuit d'Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) des Bouches-du-Rhône qui donne de l’information mais aussi des moyens contraceptifs est présent depuis 10 ans. « Nous sommes là pour faire de l’information et de la prévention, soulignent de concert Sophie German et Nathalie Kubiak, toutes deux infirmières au sein du CeGIDD Saint Adrien (Marseille, 8e).
Nous avons des tests de grossesse, des pilules du lendemain et des autotests VIH. Avant nous faisions ces tests rapides sur place, maintenant les personnes qui le souhaitent repartent avec. Les jeunes sont mieux informés, ils posent des questions précises, mais ils ne sont pas forcément davantage préoccupés par le sujet. Dans notre structure, nous intervenons sur la sexualité, le dépistage, les Infections Sexuellement Transmissibles (IST), le VIH, la contraception, les hépatites et la sexualité. »
Pour la première fois, l’URPS sage-femmes PACA et la CPTS ACTES-Santé (Association de Coordination Territoriale des Équipes de Soins - santé) qui couvre les quartiers Nord de Marseille (14, 15 et 16e arrondissements) tenaient un stand ensemble. « Notre objectif cette année est de bien comprendre les besoins des festivaliers afin de proposer une action plus ciblée l’année prochaine, explique Floriane Chastin, la coordinatrice de l’URPS sage-femmes PACA. Nous avons réalisé un questionnaire très simple, à flasher via un QR Code, qui nous permet d’engager la conversation avec les jeunes, de voir dans quel état ils sont, d’aborder aussi la question de l’estime de soi et de revenir sur les compétences psycho-sociales. La santé mentale et la santé sexuelle sont éminemment liées. » Tout se passe de manière détendue dans un climat de confiance. Des équipes en binôme, une sage-femme et un professionnel de santé de la CPTS (infirmière, médecin, psychiatre…) avec la double expertise santé mentale et santé sexuelle ont tourné dans les allées, entre les différents stands et concerts afin d’être au plus près des jeunes.
À titre d’exemple, en 2 heures, 85 personnes avaient répondu au questionnaire et 12 avaient laissé leurs coordonnées. « Nous nous positionnons à des endroits stratégiques, témoignent Océane Wenner (sage-femme à Martigues) et Samira Hizoun (sage-femme à Auriol) de retour sur le stand. Les jeunes répondent souvent assez facilement, peut-être plus facilement les filles que les garçons, et par exemple aborder le sujet des IST éveille des questions. »
Le bilan de cette première participation est positif. « Cette expérience a été enrichissante et motivante dans tous les domaines, confirme Marion Valencia Guilhem, infirmière libérale et vice-présidente de la CPTS ACTES-Santé. Pour nous, c’est une façon d’aller à la rencontre des usagers et de parler aux jeunes, de s’ouvrir sur l’extérieur. »
Isabel Soubelet