Un reflux du sida en France ? Le 27 novembre, à trois jours de la Journée mondiale du sida, le
Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) a publié une bonne nouvelle : 6 300 nouveaux diagnostics de séropositivité en 2006 pour la France, contre 6 700 en 2005.
« L’infection à VIH semble marquer le pas », se félicitait Gilles Brückner, directeur de l’InVS, qui publie le
BEH.
Dès le lendemain, le président du Conseil national du sida, le Pr Willy Rozenbaum, jugeait
« invraisemblable » l’interprétation des chiffres de l’InVS :
« Le nombre de nouveaux diagnostics est un élément qui dit d’abord et avant tout la capacité de notre système de dépistage à dépister », a-t-il estimé.
Le Pr Willy Rozenbaum préconise de généraliser le dépistage, c’est-à-dire de le proposer systématiquement lors des consultations, en ville et à l’hôpital, y compris aux personnes qui ne font pas partie des groupes à risque.
À l’occasion de la Journée mondiale du sida, Nicolas Sarkozy a affirmé que la lutte contre le sida dans le monde resterait
« une priorité ». Plusieurs associations ont protesté contre le montant de la contribution de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, fixée à 280 millions d’euros pour 2008, contre 300 millions en 2007.
En Afrique, où le sida reste la première cause de mortalité, c’est la circoncision qui fait débat. Les différents tests montrent clairement un impact sur le risque de transmission pour les hommes hétérosexuels : entre 50 et 60 % de diminution des transmissions.
L’épaississement de la peau dû à la circoncision modifierait localement le système immunitaire. La circoncision pourrait ainsi réduire d’environ deux millions le nombre de nouvelles infections et de 300 000 le nombre de morts lors des dix prochaines années, note le Conseil national du sida dans
un compte rendu.Cette découverte est à double tranchant : dans certains pays d’Afrique, où les messages de prévention sont peu audibles, l’espoir né de la circoncision pourrait inciter des populations à abandonner l’usage du préservatif.
Dans certains pays d’Afrique australe, comme au Swaziland, les demandes de circoncision ont explosé. Or ces pays ne disposent pas d’un système sanitaire capable de mener des campagnes de circoncision de masse, note le magazine
Transversal dans
un dossier consacré à la circoncision. A.L.G. (Avec APM)