Soins infirmiers : le Québec, une longueur d’avance | Espace Infirmier
 
Soins infirmiers : le Québec, une longueur d’avance

27/02/2012

Soins infirmiers : le Québec, une longueur d’avance

L’Association française pour le développement de l’éducation thérapeutique (Afdet) a organisé début février son Congrès Santé-Education. A cette occasion l’Afdet a invité l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec (OIIQ) à faire le point sur la pratique infirmière dans la Belle Province.

« Dans un contexte de vieillissement de la population, d’augmentation des maladies chroniques et de pénurie de certains professionnels de santé, le législateur a souhaité alléger la législation et augmenter la collaboration interprofessionnelle », explique Suzanne Durand, directrice de l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec (OIIQ). Aussi, en 2002, le Québec a voté une loi - loi 90 - définissant les pratiques professionnelles et spécifiques pour chaque profession de santé. L’avancée majeure de cette loi est la mise en place des ordonnances collectives : des prescriptions données par un médecin ou un groupe de médecins à une personne habilitée, concernant notamment les médicaments, les traitements, les examens ou les soins à donner à un groupe de personnes ayant besoin du même traitement (ex : la contraception hormonale), ou, pour des situations cliniques déterminées dans cette ordonnance, les circonstances dans lesquelles ils peuvent l'être, de même que les contre-indications possibles. « L’ordonnance collective permet à l’infirmière d’intervenir auprès d’un patient sans que celui-ci ait une ordonnance individuelle », précise Suzanne Durand. Néanmoins, au préalable, l’infirmière doit effectuer une évaluation des conditions de santé du patient. Elle peut ensuite demander des analyses biologiques, des radiologies, pour des situations cliniques prédéterminées sans demander l’avis du médecin, initier des mesures thérapeutiques et de diagnostics ou encore administrer et ajuster les traitements. Elle peut également prendre certaines décisions en toute autonomie, par exemple pour des soins gynécologiques, des soins de plaies et d’altération de la peau ou procéder à des vaccinations.

L’infirmière praticienne spécialisée
Cette loi a également permis la création, en 2005, du statut d’Infirmière praticienne spécialisée (IPS) formée en deuxième cycle universitaire. Ces IPS sont aujourd’hui 139 au Québec, et exercent en cardiologie, en néphrologie, en néonatologie, et en soins de première ligne. La réglementation oblige l’IPS à exercer son métier dans un groupe de médecine de famille (GMF) : un regroupement de médecins travaillant avec le soutien d’infirmières à mieux suivre les malades chroniques. Ce statut permet à l’infirmière d’effectuer des activités auparavant réservées aux médecins, comme la prescription d’examens et de diagnostics sur les techniques invasives, ou encore le drainage des abcès. Cependant, « son travail est avant tout relié à la prévention et à la promotion de la santé, souligne Suzanne Durand. Dans son activité, l’accent est mis sur l’éducation thérapeutique. » « Les IPS s’informent sur ce que le patient connait de sa maladie et sur ses habitudes de vie », poursuit Christine Laliberté, IPS en soins de première ligne à Montréal. Elle consacre son temps à l’expertise du patient, à la promotion de la santé, à la prévention de la maladie et à ses complications. « C’est notre priorité, avant d’ajuster le traitement », souligne l’infirmière.

Laure Martin

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