Constatant les difficultés financières rencontrées par une majorité d’étudiants en soins infirmiers, l’association de l’Ifsi Croix-Rouge d’Alençon a créé un fonds social destiné à leur venir en aide.
C’est une initiative singulière. Pour la première fois en France, un fonds social destiné à venir en aide aux étudiants rencontrant des difficultés financières a été créé par… d’autres étudiants. Le projet a vu le jour au sein de l’Ifsi Croix-Rouge d’Alençon (Orne).
« Une enquête menée en 2011 dans l’établissement par notre association d’étudiants, Assepsie (1), a démontré que près des deux tiers des 600 élèves rencontraient des soucis d’ordre financier, révèle Cloé Mayet, présidente d’Assepsie. Face à cela, nous avons décidé la création de ce fonds. »
Les membres de l’association commencent par évaluer les besoins de l’étudiant et identifier ses difficultés. « Nous les rencontrons en respectant leur anonymat, car ces situations sont assez taboues », précise Cloé Mayet. Après analyse de la situation, Assepsie se charge d’orienter le demandeur vers les administrations qui pourraient l’aider. « Nous avons d’abord ce rôle d’informer, car trop d’étudiants ne savent pas qu’il existe déjà des dispositifs, tels les CCAS [NDRL : centre communal d’action sociale], le Crous ou encore le Fonds national d’aide d’urgence. Ensuite, nous les suivons de très près ! »
Liste d’attente
Depuis le lancement du fonds social, en janvier dernier, cinq cas ont été traités. Et beaucoup sont en attente. « Pour le moment, nous n’avons jamais eu à sortir d’argent car nos conseils d’orientation ont été suivis d’effets positifs », développe la présidente de l'association. Toutefois, si un étudiant se présente avec une réelle urgence, comme une facture de garagiste ou d’électricité impayée, une aide peut être attribuée. « C’est l’association qui règle la facture, nous ne donnons pas l’argent. »
L’association n’a que 700 euros en caisse. Les demandes de subventions effectuées auprès des conseils généraux et régionaux n’ont, pour l’instant, rien donné. Asseptie organise donc des événements et des soirées afin de récolter des fonds. L’action ne s’arrête pas là. « Nous tentons aussi d’obtenir des partenariats avec des mutuelles, des banques, ou des assurances afin d’avoir les meilleurs tarifs. » La reconnaissance est venue avec l’obtention du Grand prix initiatives solidaires organisé par la Fondation de France et un journal régional. « Depuis, nous avons été contactés par d’autres associations d’étudiants de la région qui aimeraient se lancer dans un projet similaire. »
Jean-Michel Delage
1- Contact : assepsie@gmail.com