Placée sous le signe du soleil, la 11e édition du festival Solidays* aura attiré le week-end dernier quelque 152.000 spectateurs. Un bilan qui frôle le record de fréquentation établi l’an dernier (160.000 entrées), comme l’association Solidarité Sida s’est empressée de l’annoncer dès sa conférence de presse sur le site de Longchamp, au 3e jour du festival.
Pour Luc Barruet, le directeur-fondateur de l'association organisatrice des Solidays, «on ne pensait pas faire aussi bien cette année. C'est une très belle édition». Solidays, manifestation organisée d’habitude début juillet, avait notamment avancé ses dates pour contrer un nombre grandissant de festivals... Ce résultat pourrait même permettre, grâce à un astucieux montage financier, de dépasser le montant des recettes atteint l’année dernière avec pas moins de 1,4 million d’euros. Les bénéfices sont destinés à alimenter des actions concrètes de prévention et d’aide aux malades dans plus de 20 pays.
Bien plus que de la musique
Sur trois jours (les 26, 27, 28 juin), les festivaliers ont vu défiler sur cinq scènes The Do, Kool Shen (sans Joey Starr…), Oxmo Puccino, Keziah Jones, Amadou et Mariam, Sefyu, Cocoon ou encore Manu Chao en concert de clôture. Mais Solidays proposait également, comme chaque année, des animations et des débats liés à la lutte contre le sida. Sur le village associatif, abritées par des tentes blanches, plus d’une centaine d’associations étrangères (Cameroun, Thaïlande, Kenya) et françaises ont présenté leur action quotidienne de lutte contre le sida. D’autres, davantage tournés vers la prise en charge du handicap, les gestes de premier secours, l’intervention d’artistes à l’hôpital ou la lutte contre la précarité ont pu sensibiliser un large public dans une ambiance festive et décomplexée.
Renaître à la vie
Un peu plus loin, une très belle exposition, «Renaître à la vie»** accueillait les festivaliers. Réalisée à l’initiative du Fonds Mondial de lutte contre le sida et de l’agence photo Magnum, elle témoigne par l’image (photo, video) des effets bénéfiques des traitements dans la vie de personnes vivant avec le sida. Grâce au Fonds mondial et au plan d’urgence du président des Etats-Unis pour la lutte contre le sida, des investissements massifs ont en effet permis de financer les thérapies antirétrovirales dans plus de 100 pays en développement. Huit photographes de l’agence Magnum se sont rendu dans neuf pays pour faire le portrait de personnes «avant» et quatre mois «après» le début de leur traitement antirétroviral. Ces témoignages, présentés sur des bornes interactives, permettent de saisir les changements radicaux qui s’opèrent lorsqu’une personne confrontée à la mort bénéficie d’une seconde chance. L’occasion de souligner qu’aujourd’hui, dans le monde, près de 3 millions de personnes sont en vie grâce à ce type de traitement, alors qu’elles n’étaient que 350 000 il y a cinq ans.
À noter enfin que Solidarité Sida relancera à la rentrée la « Nuit du Zapping »***, avec une soirée à Paris-Bercy le 24 octobre et une tournée en France. Les bénéfices rejoindront ceux recueillis au cours de Solidays pour financer non seulement l’aide aux malades mais bien évidemment la prévention, l’arme la plus efficace contre la maladie. Le slogan «Protégez-vous» n’a en effet pas pris une ride.
C. Moors
* www.solidays.org/
** www.theglobalfund.org/html/accesstolife/fr/about/about-access-life/
*** www.lanuitduzapping.com/