Sondage : des infirmières « inquiètes» mais «motivées»

21/10/2010

Sondage : des infirmières « inquiètes» mais «motivées»

Une enquête Ipsos-Wolters Kluwer souligne le fort pessimisme des infirmières face à leurs conditions d’exercice, tempéré par un vif attachement à leur profession. Sur les réformes en cours, les points de vue sont mitigés.

« Lors qu’ils pensent à leur métier, 60% des infirmiers ressentent de l’inquiétude. C’est le premier sentiment évoqué pour décrire leur état d’esprit actuel. » Le constat n’est pas si surprenant, mais dit en chiffres, il prend du relief. Et des nuances: « 64% » des infirmiers hospitaliers expriment cette opinion, contre «57%» pour ceux travaillant dans le privé et « 49% » en libéral. Tous métiers confondus, « 75% se disent inquiets lorsqu’ils pensent à leur avenir en tant qu’infirmier ». Cet enseignement est tiré d’une enquête menée par Ipsos et commandé par Wolters Kluwer France (1) à l’occasion du prochain Salon infirmier (du 3 au 5 novembre prochains). L’inquiétude est néanmoins tempérée par un fort attachement à la profession : « 81% considèrent que même si leur métier est difficile, il n’est pas question pour eux d’en changer actuellement. » 49% expriment de la motivation pour qualifier leur état d’esprit actuel : c’est le second sentiment le plus souvent cité.
 
Autre observation : « Les infirmiers considèrent globalement que leur situation s’est détériorée depuis ces dernières années, notamment en ce qui concerne le niveau de stress (56%), la reconnaissance de leur travail par les pouvoirs publics (55%) et le rythme de travail (51%). » Une « majorité relative » se dégage également pour déplorer une dégradation des conditions de travail (45%). Un constat qui n’est pas sans rappeler celui tiré, au cours des dernières années par l’étude européenne Presst-Next (lire ici).
 
En revanche, «les infirmiers se montrent moins négatifs concernant le niveau de rémunération, les perspectives d’évolution dans le métier et la reconnaissance de leur travail par les médecins et les patients». Sur tous ces sujets, « ils estiment majoritairement que la situation n’a pas changé depuis ces dernières années ».

Libéraux et salariés : les avis divergent

Les réformes récentes ou en cours suscitent un accueil assez variable. La reconnaissance du DE au grade de licence est approuvée à 87%, tout comme la prescription infirmière (réforme de 2007), à 58% (le chiffre est plus faible car 21% ne se prononcent pas et 21% estiment que c’est une mauvaise chose).
 
Par contre, le « droit d’option » proposant aux IDE hospitalières de passer en catégorie A en échange d’une retraite plus tardive» reçoit un accueil mitigé : « 45% préfèrent rester en catégorie B, contre 39% qui pensent passer en catégorie A et 16% qui ne savent pas encore ».
 
Tous infirmiers confondus, seuls 45% «pensent pouvoir exercer dans de bonnes conditions» après 55 ans. Même si « les personnes exerçant en libéral plaçant majoritairement la barre à 60 ans ou plus ».
 
Quant à la mise en place de l’ordre infirmier, le sondage suggère qu’elle ne fait pas recette… « Globalement, 67% des infirmiers pensent que c’est une mauvaise chose et 81% estiment que le montant de la cotisation (75€) est trop élevé. » Mais là encore, le clivage entre ville et hôpital est net : « Les deux tiers des infirmiers libéraux pensent que c’est une bonne chose, alors que seuls 15% des infirmiers du secteur hospitalier public sont du même avis ».
 
Nicolas Cochard

 
1- Sondage réalisé auprès de 303 infirmières, « constituant un échantillon représentatif de
cette population en termes de sexe, d’âge, de secteur d’activité et de région (méthode des quotas), interrogés par téléphone du 23 au 29 septembre 2010 »
. Wolters Kluwer France est la société éditrice d'espaceinfirmier.com et de nos revues.

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