Soutenir les aidants

Pour l'inauguration de la Semaine bleue dédiée aux seniors, lundi 15 octobre, la ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie a rencontré à Paris des responsables d'initiatives innovantes en faveur des aidants. « 100 % d'entre nous sommes appelés à être soit des aidants, soit des aidés, soit les deux » a souligné Michèle Delaunay, après avoir écouté huit initiateurs d'actions originales. Pour la ministre, médecin hospitalier cancérologue, « aidant, c'est le plus vieux métier du monde ! C'est le fondamental du lien familial ou du lien entre frères humains ».

De fait, aujourd'hui en France, près de quatre millions de personnes s'occupent de leur proche malade. La ministre a dit sa volonté de mettre en réseau ces aidants, comme le fait une structure comme « La Compagnie des aidants ». « Le maintien à domicile est choisi par neuf Français sur dix, mais cela a un coût ; via cette plateforme d'aide et sa bourse d'échange, ce coût peut-être réduit », explique sa responsable, Claudie Kulak.

Entraide

Entraide, mise en relation, partage d'informations... autant d'initiatives en faveur des aidants qui sont une nécessité, tant la tâche ne s'improvise pas. Une site comme « Aidant Attitude », créé en août 2010 par Pierre Denis, se situe dans la même lignée. Pendant douze ans, ce père de trois enfants a accompagné ses deux parents dans la maladie et la fin de vie. Avec son site internet interactif, le quadragénaire souhaite « livrer de l'information d'aidant à aidant », à travers des témoignages, des fiches pratiques, des articles thématiques.

Les innovations présentées à la ministre participent de la formation des aidants. Michèle Delaunay a, d'ailleurs, rappelé que la convention de partenariat entre l'État, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et France Alzheimer a été prolongée en juillet ; plus de dix mille aidants sont déjà formés. Et, en plus des actions de formation conçues dans le cadre du projet de loi d'adaptation de la société au vieillissement de la population, engagement est pris de développer les structures de répit. D'ores et déjà, le travail engagé a permis l'ouverture de 78 plateformes de répit : plus de 11 000 places sont disponibles en accueil de jour. C'est aussi dans cette optique que le gouvernement a proposé aux partenaires sociaux un assouplissement du congé de soutien familial ; créé en 2007, il est aujourd'hui réservé à la prise en charge de personnes en forte perte d'autonomie (GIR 1 et 2).

Un tiers des aidants en dépression

Un répit fondamental pour le bien-être du couple aidant / aidé. C'est sur ce constat qu'est née « Siel bleu ». « 30 à 40 % des aidants sont en dépression, leur taux de mortalité est supérieur à la moyenne de la population », expose sa responsable, Catherine Hiegel. Grâce à un réseau de 350 chargés de prévention, son association offre aux aidants une activité physique adaptée et des formations sur les gestes et postures pour agir en sécurité dans la manipulation de la personne dépendante. « Prendre soin de soi pour mieux prendre soin de l'autre et changer la relation quotidienne » conclut-elle.
 
Sarah Elkaïm